Les incertitudes stratégiques sur l'avenir du groupe Vivendi sont levées avec les dernières annonces succédant à plusieurs semaines de pressions et de négociations à la tête de l'entreprise. Vincent Bolloré, qui avait barré la route de la présidence du directoire à l'un des candidats du président du conseil de surveillance Jean-René Fourtou avant de devenir numéro deux de ce même conseil de surveillance, va finalement bien remplacer Jean-René Fourtou.
La nomination ne sera entérinée que d'ici le mois de juin 2014 mais les intentions des uns et des autres sont désormais clarifiées et Vincent Bolloré confirme son intention de ne rester un actionnaire dormant au sein du groupe.
Le sort de l'opérateur SFR est également plus net. Sa sortie du groupe avant entrée en bourse avait été un temps remise en cause dans le cadre de l'évolution de Vivendi, la prise de contrôle de Bolloré, déjà actionnaire principal du groupe, va bien conduire à une réorientation vers les médias.
Il sera épaulé par Arnaud de Puyfontaine qui prend le poste de directeur des activités médias et contenus, avant de passer vraisemblablement président du directoire à la place de Jean -François Dubos. De son côté, Jean-Yves Charlier reste à la tête de SFR et pilotera donc la séparation entre Vivendi et SFR avant l'entrée en bourse de l'opérateur attendue en 2014.
A terme, Vivendi deviendra Vivendi New Corporation s'appuyant sur Canal+, Universal Music Group et l'opérateur brésilien GVT, tandis que le gros de la dette, qui correspond au rachat des parts de Vodafone qui ont permis d'obtenir le contrôle à 100% de SFR, sera supporté par l'opérateur télécom devenu entité séparée. De quoi permettre au nouveau Vivendi de repartir sur une base équilibrée et de regagner de la valeur.
Jean-Yves Charlier, PDG de SFR, indiquait il y a peu que l'opérateur avait les moyens de résister au nouveau contexte du marché mobile et n'avait pas forcément besoin de s'appuyer sur un partenaire. A voir cependant si le sujet ne reviendra pas sur le tapis après l'entrée en bourse.