On le sait, les ventes d'ordinateurs, qu'il s'agisse de PC portables ou de machines de bureau, sont en fort recul depuis plusieurs trimestres. Après la forte demande durant la pandémie de coronavirus liée à l'essor du télétravail, de l'école à distance et de la vie en confinement, la redescente est vive, même si la pénurie de composants qui a affecté le marché ces deux dernières années se fait moins pressante.
Avec un volume de 68 millions d'unités écoulées au troisième trimestre 2022 et un affaiblissement de 19,5% sur un an, le secteur fait grise mine et subit un "recul historique du marché des PC", selon les analystes de Gartner.
Effet post-pandémie et contraintes économiques
Alors que les problèmes d'approvisionnement ont majoritairement disparu, l'accumulation de stocks liée à une demande affaiblie du côté du marché grand public comme des professionnels freine le secteur.
Les promotions et baisses de prix ont eu peu d'effet, même à l'occasion de la rentrée scolaire et universitaire, dans un climat d'incertitude économique et d'inflation forte grignotant le pouvoir d'achat des ménages et des entreprises.
Par ailleurs, le taux d'équipement a été élevé durant la pandémie et le renouvellement des machines n'est pas à l'ordre du jour. Pour les entreprises, les décisions d'achat sont plus circonspectes dans le contexte actuel et les achats de PC n'en sont pas le coeur.
Baisse record en Europe
Tous les fabricants du Top 10 mondial sont concernés avec des reculs des ventes allant de 7 à 28%. Lenovo parvient à maintenir son leadership (17 millions d'unités écoulées), tandis que HP et Dell se retrouvent au coude à coude (autour de 12 millions d'unités chacun).
Apple préserve sa quatrième place mondiale avec ses ordinateurs Mac et MacBook malgré un recul de 15% de ses ventes, tandis qu'Asus se détache de son concurrent taiwanais Acer, ce dernier ayant connu un recul de 25%.
Sur le marché européen, la décrue des ventes d'ordinateurs est encore plus violente avec un recul de 26,4% pour un volume de 17 millions d'unités. C'est la plus forte baisse de toutes les zones géographiques et le troisième trimestre de recul consécutif.
A l'incertitude économique et aux stocks abondants s'ajoute l'arrêt des activités en Russie à la suite du conflit en Ukraine.