Test Zelda : Twilight Princess sur Wii

Le problème d'un jeu comme Zelda, c'est sa notoriété. Beaucoup de bruit a été fait autour de lui, depuis l'annonce même de son développement et de son portage sur la Wii. Et parce qu'il compte aussi de nombreux fans en attente de vivre une nouvelle fois une belle aventure, Zelda se doit d'être à la hauteur. Le contraire est-il envisageable ' Non, il ne peut pas décevoir, c'est impossible.
Mais devant la Wii, vous ne pouvez pas vous empêcher d'avoir cette petite appréhension au moment d'insérer le CD à la verticale. Et si au final, c'était un gros flop ' Et si Zelda, placé haut dans votre estime de joueur, se prenait une méchante claque et tombait dans le gouffre obscur des jeux ratés ' Une seule façon de le découvrir...
Votre petite Wii fraîchement déballée se lance. Vos yeux sont rivés sur l'écran et le voilà qui s'affiche... La cinématique d'introduction vous plongera directement dans le bain des graphismes. Et oui, ce n'est pas excellent, ce n'est pas puissant comme ce que peut montrer aujourd'hui la Xbox 360 et demain la PS3. Le point a déjà été soulevé à droite à gauche, pas besoin d'y revenir encore et encore. Maintenant, Zelda est loin d'être laid, l'environnement est exceptionnel, les forêts, les donjons, Hyrule, tous les univers ont quand même leur propre cachet. Il ne faut simplement pas s'attarder sur les détails mais voir le jeu dans son ensemble. Ceux qui trouveront que les cailloux n'ont pas la bonne couleur ou que la feuille de l'arbre ne se distingue pas particulièrement de sa voisine, et bien oui, c'est vrai vous avez raison. Mais la question est de savoir si ces quelques détails viennent ternir le plaisir de jouer à Zelda. Et sincèrement, non... De toute façon, la Wii n'était pas attendue pour ses graphismes n'est-ce pas '

Prenez Zelda d'un côté et la Wiimote de l'autre. Attention, instant nostalgie. Là, vous faites un rapide retour en arrière, à l'époque de la toute première Nintendo, avec sa manette rectangulaire et ses deux boutons A et B rouges. Vous vous souvenez de Link dans sa tenue verte, qu'on voyait toujours de profil avec son nez pointu ' Aujourd'hui, notre petit elfe a une bonne bouille et de magnifiques yeux bleux assez expressifs et votre manette,... vous connaissez la suite.
Apprentissage...
A tous ceux qui auront commencer par agiter la Wiimote sur Wii Sports avant de vous attaquer à Zelda, il va falloir recentrer un peu vos mouvements et faire preuve d'un peu plus de précision. Vous êtes face à un "vrai" jeu, un jeu sur lequel, depuis au moins 15 ans, vous jouez à la manette "traditionnelle". Alors forcément, les habitudes ne se perdent pas aussi vite et dans les premières heures de jeu vous aurez tendance à appuyer avant tout sur tous les boutons. Difficile encore d'intégrer le fait que les mouvements de la Wiimote font partie intégrante du gameplay et que vous allez donc automatiquement en avoir besoin. Rassurez-vous, vous vous ferez vite la main et tout deviendra au final très naturel.

Pour ce qui est de la précision, pas d'inquiétude. Tout est conçu pour que vous ne ratiez pas votre cible que ce soit à l'arc, au lance-pierre, à l'épée, bref, tout ce qui vous demandera un minimum de visée. A moins que vous ne soyez pris par une affreuse tremblotte, vous n'avez aucune raison de passer à côté. Et comme en plus vous aurez eu un cours avant...

Comme il est délicat de vous parler de Zelda sans trop vous en dévoiler pour vous laisser le plaisir des découvertes... Il y a aurait tellement de choses à dire, tellement de chose à vous faire partager... Sachez simplement que vous allez avancer petit à petit dans l'aventure, découvrir votre village de Toâl, ses habitants et les principaux protagonistes : Colin, le frère de Link tant admiratif des capacités de son grand frère et Iria, la fille du chef du village qui a les yeux qui papillonnent quand elle regarde Link. Et il y a aussi Epona, votre fidèle monture. Galoper sur les chemins, sauter les haies, rentrez les chèvres à la bergerie (et oui, il n'y a pas que des boss à tuer ni un royaume à sauvez dans Zelda ; Link a aussi une vie "normale"...), sont des moments sympathiques.
De vieux réflexes
Zelda ne change pas au fil du temps, le concept reste le même. Vous devrez toujours autant récolter vos rubis, dans des fourrés, des jarres, en tuant des monstres pour vous faire un petit pécule. Ensuite, vous pourrez-vous offrir les différents objets dont vous aurez besoin au fil du temps. Certains d'entre eux devront s'associer avant de pouvoir être utilisé.

De même pour votre avancée dans l'aventure. Le jeu mêle harmonieusement action et réflexion. Si vous devez manier l'épée avec dextérité, il va aussi falloir faire fonctionner vos neurones. Vos quêtes ne seront jamais vraiment difficiles, tout est largement à votre portée. Resté bloquer vous arrivera très rarement. Parfois, il faut juste prendre le temps d'observer et de suivre une logique... Vous aurez sans doute l'impression d'être extrêmement libre dans vos mouvements, de pouvoir appréhender la quête de la façon dont vous avez choisi de le faire et d'évoluer comme bon vous semble dans votre environnement. C'est un leurre. En fait, très subtilement, le jeu vous guide sans le montrer très ouvertement.
Aller plus haut et toujours en avant
Quant à la maniabilité de Link, rien de vraiment nouveau. Au début vous essaierez de faire sauter Link jusqu'au moment où vous vous rendrez compte qu'il le fait très bien tout seul. Si vous devez intervenir, le jeu vous préviendra très clairement en affichant la commande à effectuer sur l'écran.

Un des gros défauts du jeu tient surtout dans les mouvements de caméra qui ne vous suit pas toujours. Vous multipliez les vues sur le côté, de biais, de face, mais vous avez rarement une vue au-dessus de l'épaule de Link. Pour sauter sur quelques plateformes, pour ne pas tomber ou même pour tuer quelques ennemis, l'effet est un peu gênant. Heureusement, le bouton Z du Nunchuk vous permet de replacer la caméra derrière vous dès que vous en avez besoin. On aurait aimé ne pas avoir à faire sans cesse cette petite manip mais la situation aurait pu être pire : Z aurait très bien pu ne pas exister. Donc une petite pression régulièrement de l'index gauche sur la touche et plus besoin d'en parler.

Un Jiminy Cricket version Zelda
Dans les premiers temps de votre aventure, vous ferez une bien étrange rencontre. Celle d'un petit être dont la nature n'est pas spécialement définissable, à la jambe de bois. Cette petite chose porte un nom, Midona. Elle sera un peu votre guide tout au long de votre aventure. En cas d'incertitude de votre part, vous pourrez faire appel à elle. Elle vous fournira un indice qui pourra vous mettre sur la bonne voie.

Un certain mystère tourne autour d'elle. Vous ne savez rien sur elle, d'où elle vient ni ce qu'elle veut. Elle vous demandera juste de réaliser quelques "missions" pour son propre intérêt mais au final, vous ne savez pas vraiment dans quel camp elle se situe. Dans tous les cas et avant de découvrir ce qu'elle cache, vous apprécierez sa présence. Même si ces petits cris vous agaceront par moment.

Il serait encore possible d'en faire des pages et des pages, de vous parler de la rencontre avec la princesse Zelda, du moment où Link apprend qu'il est l'élu des déesses, de ses mélodies quand il siffle avec des feuilles, des objets comme le boomerang qu'il obtiendra... Mais c'est à votre tour maintenant de vous lancer dans cette nouvelle aventure et de retrouver votre héros.

Zelda Twilight Princess est à la hauteur de tout ce qu'il était possible d'espérer. On l'a vu, il est loin d'être parfait. Mais on l'apprécie aussi peut-être parce que c'est "Zelda" tout simplement. La Wii participe beaucoup à son intérêt mais gageons que les joueurs qui auront entre les mains la version GameCube prendront autant de plaisir. Gros coup de coeur donc pour ce Zelda. On en redemande et, heureusement, il nous reste encore quelques heures de jeu à savourer...