Un Modern Warfare bis ?
Il y a tout juste une année et un jour, Infinity Ward a été largement récompensé pour son travail accompli sur Modern Warfare 2, un titre exceptionnel doté d’une impressionnante longévité et d’une mise en scène hollywoodienne. Le studio a été à l’origine de la renaissance de la licence qui à l’époque s’enfonçait peu à peu dans les méandres de la Seconde Guerre mondiale.
Le studio américain a eu l’idée de faire table rase et d’introduire un nouveau contexte scénaristique plus moderne, bien lui en a pris. Aux dernières estimations, Modern Warfare 2 se serait vendu à plus de vingt millions d’exemplaires, une performance énorme pour un seul jeu vidéo. Mais entre temps, les responsables du studio se sont faits la belle emportant avec eux de nombreux responsables.
Cette affaire a remis en cause toute la machinerie d’Activision qui pouvait autrefois compter sur un studio ayant largement fait ses preuves. En quête de reconnaissance, Treyarch est toujours resté dans l’ombre d’Infinity Ward malgré l’énorme succès du mode zombie de Call of Duty : World at War. Mais depuis l’affaire du Infinity Wardgate la donne a clairement changé.
Cette année, Treyarch aura l’occasion de faire taire les mauvaises langues et de montrer aux yeux du monde qu’il peut aussi donner naissance à des bijoux vidéoludiques. Call of Duty : Black Ops a des hautes ambitions et suit par conséquent les traces de Modern Warfare 2. Il s’inspirera sur les grandes lignes de la guerre froide, un conflit relativement récent.
Il s’agit d’une inspiration et non d’une retranscription fidèle. Ainsi, il ne faudra pas s’attendre à une résolution pacifique du conflit, bien au contraire. Le jeu adopte un format étonnant à base de flashbacks franchement bien menés. Contrairement à Modern Warfare 2 qui se résume en un concentré d’action pure et dure, ce nouvel opus est enfin doté d’un captivant scénario.
Non content d’expliquer logiquement les différents lieux visités et les missions entreprises, ce dernier possède de sympathiques retournements de situations et des phases d’action très très impressionnantes. Durant ces quinze missions solos, le joueur aura l’occasion d’incarner différents personnages et de voyager au travers du globe.
Treyarch sort de la lumière
Ces héros ont tous des grands points en commun, ils ne sont plus là pour décorer et épaissir artificiellement la trame scénaristique. Le Vietnam, le Laos ou encore la Russie sont des lieux que vous pourrez visiter, des lieux connus de tous. Le concept comporte d’étonnantes destinations que nous allons éviter de vous dévoiler, ces dernières sont excessivement bien retranscrites et surprenantes à la fois. Il faut le voir pour le croire car Black Ops est toujours équipé du même moteur graphique que son illustre prédécesseur.
Mais les artistes ont travaillé d’arrache-pied pour l’améliorer de fond en comble afin que l’ensemble bénéficie d’effets spéciaux complexes et de jeux de lumière excellents. Le concept ne change pas d’un iota, le public devra infiltrer des bases, détruire d’importantes structures militaires, défendre des zones ou encore tenter de sauver sa peau, un mélange toujours aussi explosif.
Il aura l’occasion de piloter divers engins militaires et surtout d’appréhender un vaste arsenal dont fait partie l’arbalète ou encore la roquette téléguidée. Que les fans de Modern Warfare 2 se rassurent, la grande majorité des armes sont relativement récentes et ne datent pas de la Seconde Guerre mondiale.
Un tantinet moins spectaculaire et réaliste militairement parlant, Black Ops a néanmoins le bon goût de posséder un scénario solide et prenant. Cette crédibilité est consolidée à l’aide de cinématiques narratives longues. Ceci dit, le jeu reste toujours un énorme spectacle visuel du début à la fin, un spectacle bien épaulé il est vrai par un moteur diaboliquement bien optimisé.
Malgré les épais voiles de fumée, les explosions ou encore la pluie, le jeu reste parfaitement fluide et stable. Il est doté d’animations naturelles et de qualité prenant non seulement en compte le contexte géographique mais aussi les expressions faciales, un détail qu’il convient de souligner. L’année passée, Hans Zimmer avait réussi à réaliser une bande sonore grandiose et épique, une absence qui se fait sentir.
La bande sonore de Black Ops est néanmoins plus rythmée et surtout menaçante, un changement qui sied parfaitement au scénario. Excellents, les doublages et bruitages sont à la hauteur des attentes, un simple coup de feu sortant d’un kit 5.1 haut de gamme pourrait affoler votre voisin. Cette excellente spatialisation, on la retrouve enfin dans le mode multi-joueurs. Le mode solo affichant une durée de vie de six à dix heures ne représente que la partie émergée de l’iceberg. Après avoir fait le tour de la campagne solo, les joueurs pourront se tourner vers le mode zombie.
Un studio qui écoute enfin les joueurs
Identique à World at War, il consiste le plus simplement du monde à survivre à des vagues grandissantes de zombies, un mode possédant quatre cartes. On termine avec l’épais et indétrônable mode multi-joueurs composé de quatorze cartes de tailles et d’inspirations différentes. Très intelligent, le level-design permet à tout type de joueurs de tirer partie de l’environnement et de son armement.
Une bonne quarantaine d’armes sont disponibles, des armes classiques et connues des fans. Les développeurs ont introduit des outils de guerre étonnants comme l’arbalète, la caméra de poche ou encore le lance-flammes portatif qui pourra être installé sur les armes primaires en guise d’accessoire. Les accessoires et les camouflages seront de retour, leur nombre a été augmenté afin de multiplier les possibilités visuelles et surtout stratégiques.
Au nombre de quinze, les Perks et Killstreaks proviennent majoritairement de Modern Warfare 2. Les développeurs ont surtout fait en sorte d’équilibrer l’ensemble, de supprimer le Quickscoping, l’utilisation à outrance du lance-grenades ou encore le Boosting, c'est-à-dire le gain de points d’expérience par des moyens détournés.
Bien que l’ensemble repose toujours sur des points d’expérience, l’accession à un Perk ou à une arme précise s’effectuera via la dépense de points COD. Ils sont obtenus au travers des huit différents et classiques modes multi-joueurs. Leur présence permet à un joueur de moduler ses classes comme il l’entend et de ne plus être dépendant des grades militaires.
Les matches à paris sont à part, ils mettent les joueurs dans des conditions de jeu uniques et leur permettront de gagner substantiellement des points COD, sous réserve bien entendu de faire partie du trio de tête. Le mode Gun Game par exemple poussera les joueurs à employer une bonne vingtaine d’armes différentes qu’ils devront utiliser efficacement pour espérer ravir la victoire à ses adversaires.
Les contrats sont la dernière source de points COD, ils viennent remplacer les challenges de Modern Warfare 2. Afin de profiter d’eux, il faut payer des droits d’entrée qui ne seront d’ailleurs pas remboursés. Limités dans le temps, ils favoriseront l’utilisation d’armes et des killstreaks exotiques dont fait partie la voiture télécommandée ou encore l’hélicoptère pilotable. Treyarch a promis de renouveler la liste toutes les semaines, un travail de titan.
Carton plein
L’ensemble des modes multi-joueurs sont disponibles en écran partagé, toutefois la progression sera limitée au premier joueur. Le matchmaking a aussi fait l’objet d’une meilleure conception, les joueurs peuvent désormais choisir une zone géographique en particulier leur évitant ainsi les saccades et autres lags intempestifs.
Treyarch n’a pas hésité à s’inspirer de la saga Halo possédant un utile et jouissif mode Replay. Il est aussi disponible dans Black Ops, un outil permettant de conserver et de publier ses meilleurs exploits en ligne. Un véritable plus. Les serveurs dédiés et le navigateur serveur seront exclusifs à la version PC, les consoles devront faire confiance au matchmaking.
Call of Duty : Black Ops a beau être légèrement moins spectaculaire et réaliste que son prédécesseur, il n’en reste pas moins une véritable tuerie vidéoludique. Treyarch a su faire de Black Ops un impressionnant jeu de tir à la première personne qui saura combler les amateurs d’action mais aussi de productions cinématographiques. Black Ops est sans conteste le meilleur FPS de l’année 2010 que les fans devront absolument se procurer.
+ Les plus
- Le mode Replay
- Énorme durée de vie
- Un scénario enfin digne
- L'excellent univers sonore
- Une inspiration artistique de premier plan
- Le mode multi-joueurs complet, jouissif et équilibré
- Les moins
- Quelques imprécisions militaires
- Le mode Vétéran frustrant par moments
- Le Combat Training inaccessible hors ligne
- Susceptible de ruiner ou d'affecter grandement la vie sociale