On commence moussaillon...
Développé par Pyranha Bytes, Risen 2 : Dark Waters fait suite à un premier volet sorti sur PC et Xbox 360. Si le premier épisode proposait une trame plutôt intéressante et ce, en dépit d'un scénario parfois peu captivant, sa suite s'est heureusement plutôt étoffée afin de nous garder suffisamment en haleine pour poursuivre l'aventure, surtout que la dimension roleplay a été légèrement intensifiée. Cette suite prend place 10 ans après la victoire du héros sans nom sur le Titan de feu, sur l'île de Faranga. Intégré à l'Inquisition, notre personnage sera cette fois-ci mêlé à une progression au sein d'un monde de pirates. Ce changement complet d'univers peut paraître étonnant, mais fort bienvenu.
De ce fait, il faudra compter sur la présence d'une bonne partie des éléments clés des récits de piraterie, à commencer par des capitaines de navire féroces, des pirates accrocs au rhum, des combats au sabre, de l'exploration d'îles peuplées d'indigènes à l'origine de malédictions, trésors à découvrir et de légendes. S'il ne faudra pas trop compter sur de l'originalité dans l'univers, il demeure très convaincant pour les amateurs du genre. Le héros ne commence pas pour autant sur un navire, mais dans une chambre du quartier de l'Inquisition, à purger le trop plein d'alcool qu'il a ingurgité. Cela démontre clairement l'envie des développeurs à ne pas se calquer sur un héros stéréotypé, comme dans beaucoup de productions.
Dès le début de l'aventure, l'objectif du jeu est mis en évidence : l'île de Caldéra ne peut plus se ravitailler dans de bonnes conditions en raison de la présence d'un Kraken dans les fonds marins, prêt à couler n'importe quel navire. Il est indiqué que cette créature gigantesque est domptée par Mara, un Titan apportant haine et destruction aux abords des côtes. Les pirates sont d'ailleurs bien au courant de ses agissements et craignent une malédiction qui les exterminera tous. Lors du premier combat sur Caldéra, vous rencontrerez une ancienne connaissance : Patty. Cette dernière, fille du capitaine Barbe d'Acier, met en évidence une arme unique et surpuissante permettant de détruire le Titan Mara. Après une discussion avec le chef de l'Inquisition, il est décidé que le héros sera destitué de son poste, afin de tenter de se faire une place dans le monde des pirates et ainsi devenir membre de l'équipage de Barbe d'Acier, dans l'optique de pouvoir trouver cette fameuse arme.
Vous l'aurez compris, il ne sera pas forcément utile de connaître l'histoire du premier épisode pour suivre efficacement la trame de Risen 2 : Dark Waters, à l'exception de quelques clins d'oeil sans réelle incidence sur la compréhension globale et la bonne marche de l'aventure. Toutefois, il est clair que le studio de développement a encore des progrès à fournir en matière de mise en scène. Si les dialogues se révèlent plutôt efficace, relativement bien doublés et riches en détails, il est clair que les cut-scenes et autres animations sont d'un autre temps, diminuant ainsi légèrement l'immersion dans le jeu. C'est vraiment dommage, puisque le potentiel était bel et bien présent.
…pour finir Capitaine
Contrairement à Risen premier du nom, la progression de ce second volet propose lors de la première dizaine d'heures une progression relativement linéaire, dans le sens où vous serez obligés d'effectuer un certain nombre de missions sans réelle liberté d'action. Heureusement, les choses s'améliorent ensuite, lorsque vous aurez enfin votre propre navire, avec la possibilité de constituer votre équipage. Cette méthode, souvent utilisée dans les jeux de rôle, est particulièrement appréciable, permettant de se déplacer à sa guise avant de finaliser le jeu. Vous pourrez alors naviguer à votre guise d'île en île, afin de vous adonner à des quêtes, où de chercher les moindres trésors dissimulés dans les différentes jungles du jeu.
Outre le scénario et l'exploration du jeu, il faut bien évidemment mentionner les combats qui diffèrent une fois de plus du premier Risen. En effet, le système a été simplifié, rendant les affrontement bien moins techniques. Malheureusement, le rendu s'avère plutôt décevant, puisqu'il n'est désormais plus possible de parer à sa guise ( uniquement contre certains ennemis en restant statique, la parade est automatique ), ce qui rend les duels beaucoup plus basiques. Dans plusieurs cas, il suffira simplement de matraquer le bouton d'attaque pour arriver à bout de ses adversaires. Toutefois, les mouvements étant anormalement lents, le fait d'attaquer certains ennemis deviendra vite excessivement pénible, tant et si bien qu'il sera coutume de courir sans affronter. Si un système de verrouillage est présent afin d'attaquer un ennemi à la fois, force est de constater que la caméra ne suit guère, ce qui peut s'avérer très handicapant. En somme, les combats de ce jeu se révèlent plutôt ratés, bien qu'il soit possible de les enrichir en apprenant des techniques auprès de PNJ spécifiques. Heureusement, l'intérêt du jeu est dans l'absolu le scénario et l'ambiance.
Vous passerez une bonne partie de votre temps à dialoguer avec les différents personnages rencontrés dans les villages ou au détour d'une forêt. La plupart vous proposeront des quêtes principales ou secondaires qu'il faudra finaliser afin de glaner des points de gloire. Ces derniers, tout comme dans la série Gothic, permet d'améliorer ses compétences selon quatre critères : lames, résistance, armes à feu, ruse et vaudou. Chacun d'entre-eux permet d'être plus efficace en combat, en vol, en intimidation lors des dialogues, ou encore dans le contrôle de PNJ. En effet, la capacité de vaudou permettra, une fois que vous l'aurez acquise, de prendre possession de certains corps de personnages, avec la possibilité d'effectuer des action annexes parfois très cocasses. Cela sert d'ailleurs à remplir certains objectifs alternativement aux solutions de base. Cela améliore évidemment la dimension roleplay.
D'autres fonctionnalités très bien trouvées sont au goût du jour. C'est notamment le cas de la possibilité de dresser des animaux tels que des singes. L'intérêt sera dans l'efficacité de voler dans certains bâtiments bien gardés par exemple. Souvent, il existe plusieurs alternatives pour effectuer vos quêtes, ce qui se révèle vraiment brillant. En outre, certains PNJ vous permettront de vous adonner à des activités efficaces tels que la forge d'armes blanche, la création d'armes à feu, l'alchimie, ainsi que la conception de poupées vaudou. Bref, il y a souvent de quoi faire dans les villages avec l'ensemble de ces possibilités, couplées à la fouille parfois en plusieurs temps de certains bâtiments et coffres verrouillés.
La malédiction sur console
Si Risen 2 : Dark Waters se veut plutôt réussi d'un point de vue graphique sur PC, il est clair que cela se gâte quant aux versions consoles, et plus précisément la mouture PS3 présentement testée. En effet, le studio français Wizardbox, en charge de l'adaptation du soft sur PS3 et Xbox 360 a effectué un travail inachevé. Cela se ressent à tout moment du jeu, en raison de tares graphiques continuelles. Cela va d'un clipping exagérément présent aux textures de basse qualité laissant place à énormément de crénelage. Le framerate est également très instable : il suffit de faire tourner la caméra pour s'apercevoir que ça rame ! Le jeu ne proposant pas d'installation sur le disque dur de la console, les accès au Blu-ray sont très nombreux, allongeant la durée de chargement et bloquant parfois le jeu l'espace de quelques secondes. En sus d'une optimisation très superficielle, il faut s'attendre à ce que le jeu gèle complètement la console de façon assez régulière, ce qui a tendance à jouer avec nos nerfs, surtout si l'on a pas effectué de sauvegarde. Un effort aurait pu être également fait au niveau de la lisibilité de l'interface et des textes en général, compte tenu que les joueurs sur consoles ont un recul plus important que sur PC.
Les problèmes techniques ne s'arrêtent pas là, puisque la partie sonore a également été atteinte : certains bruitages sont totalement existants, donnant parfois l'impression d'être devant un film muet, les dialogues sont parfois en décalage total et les musiques « sautent » lorsque le framerate du jeu saccade. Bref, le portage semble avoir été fait dans la précipitation, ce qui est plutôt étonnant puisque cette version console est tout de même sortie trois mois après la version PC. Ces lacunes entravent clairement l'intérêt de jeu et occultent l'un des éléments appréciés du jeu sur PC, à savoir la réalisation des environnements plutôt convaincante.
Dans l'absolu, Risen 2 : Dark Waters se révèle plutôt efficace quant à son scénario, sa dimension roleplay et son environnement pirate réussi. Toutefois, le système de combat se révèle bien moins technique que son prédécesseur, apportant par la même occasion une importante lourdeur d'action résultant sur des combats extrêmement mous et basiques. Ce constat pénible au possible est décevant, surtout que le jeu disposait d'un potentiel à ce niveau. Il est surtout très important de noter que le jeu est plus efficace dans sa version PC, puisque l'édition console souffre de nombreux problèmes graphiques et sonores, limitant ainsi fortement l'intérêt du jeu. Les fans de pirates sauront à quoi s'en tenir.
+ Les plus
- L'ambiance de piraterie bien menée
- Nombreux dialogues bien doublés
- Quelques fonctionnalités inédites ( vaudou, dressage d'animaux, etc )
- Expérience via des points de gloire intéressant
- Les moins
- Trop de bugs visuels, saccades, plantages, etc
- Bugs sonores
- Combats trop simplifiés, lourds et pénibles
- Environnements en trop faible définition
- Textes parfois peu lisibles