L'arcade presque à la maison
After Burner Climax s'affirme ni plus ni moins comme un vrai bon soft d'arcade comme il en existait légion sur les consoles 16 bits d'il y a vingt ans, et précisément celle de Sega, la Megadrive. Cette dernière ne découvrit cependant la saga After Burner qu'à partir du second épisode, commercialisé en 1987. Mais sur les trois opus déjà sortis, aucun n'a trahi ses fondamentaux et n'a souhaité révolutionner sa recette. A tort ou à raison, Climax suit l'exemple de ses grands frères.
On s'en rend compte dès l'entrée dans les menus, agréables à l'œil et allant droit à l'essentiel. Dans les modes présents, on trouve de l'Arcade, du Score Attack, du Training ainsi qu'une section vous permettant de contempler vos récompenses obtenues et de modifier certains paramètres du jeu, mais nous verrons cela un peu plus tard.
Vous aurez le choix entre trois avions de chasse pour partir en mission, avec la possibilité à chaque fois d'opter pour différents coloris (quatre au total). Il est vraiment compliqué de ressentir les différences entre chaque appareil (Super Tomcat, Super Hornet et Strike Eagle), et comme finalement aucune indication ne nous est donnée concernant leurs capacités respectives les uns par rapport aux autres, on se doute que notre décision n'aura que peu d'importance une fois l'aventure débutée. Mais avant que vous ne preniez place dans votre cockpit, vous pourrez décider d'avoir dans vos oreilles soit de nouvelles compositions spécialement écrites pour cet épisode, soit des morceaux issus du second volet.
Solide et efficace
Ca va vite, c'est beau et fluide, mais on se fait dézinguer en un rien de temps. Les développeurs de Sega-AM2 n'ont fait aucune concession au niveau de la difficulté du soft pour son passage sur consoles. Si nos engins se meuvent plutôt bien (on peut d'ailleurs régler leur sensibilité dans les options), on se trouvera malheureusement plus d'une fois à exécuter des loopings sans l'avoir voulu. Cette manœuvre est pratique pour esquiver des missiles, mais il aurait été appréciable qu'on puisse la déclencher uniquement selon notre volonté. Cela arrive moins souvent au fil des parties, mais ce point reste toutefois critiquable.
Très peu de boutons sont requis pour apprécier After Burner Climax, mais dans le feu de l'action, on ne pensera pas forcément à tous les utiliser. Une touche pour le tir illimité, un autre pour les missiles, et L2/R2 pour décélérer/accélérer. N'oublions pas R1, que vous pourrez presser quand la jauge en bas à gauche de l'écran sera remplie, et qui vous fera passer en mode Climax : un ralenti assez court mais suffisant pour éviter quelques tirs et détruire quelques engins ennemis avant qu'ils ne soient en mesure de comprendre ce qui leur arrive.
Après avoir brûlé, l'apothéose
Malgré la difficulté, on s'accroche sans forcer, car jamais After Burner Climax ne laissera au joueur le temps d'être frustrant. Au bout de quelques coups reçus, votre avion s'écrase ? Un nouvel essai vous est tout de suite accordé (selon votre réserve), et on vous amène même un peu plus loin que l'endroit de votre crash. Trois crédits vous seront octroyés au départ, et normalement, ils devraient s'avérer suffisants pour vous laisser entrevoir la fin du jeu, au bout... d'une vingtaine de minutes. C'est peu, mais avant cela, vous aurez traversé 13 niveaux (plus les stages secrets et les cachés) sachant très bien se renouveler graphiquement parlant. On passe de paysages à ciel dégagé à des stages nuageux, de crépuscule (ah, Sea of Twilight...), de nuit, et on pardonnera bien volontiers à Sega que les tableaux s'enchaînent sans véritable logique. Ce n'était d'ailleurs pas un gros reproche que l'on faisait à Outrun, calqué sur le même schéma.
Cet opus Climax ne se laisse vraiment pas dompter facilement, mais vous déverrouillerez certainement à chaque partie plusieurs bonus vous autorisant à personnaliser le jeu à votre convenance : en augmentant votre nombre de crédits, en réduisant la puissance d'attaque des ennemis, ou encore en agrandissant votre cercle de visée... Au final, vous reviendrez pendant un certain temps sur le jeu afin de tester vos modifications, en éprouvant ainsi de plus en plus de facilité à jouer. Mais attention, avec un plaisir qui ne diminuera pas, ou très peu. Au contraire, vous pourrez même en venir à désactiver petit à petit toutes ces aides une fois que vous penserez mieux maitriser cet After Burner Climax, pour le défier avec toute votre confiance sous son visage original. D'ici là, bon courage.
Pour les fans ?
After Burner Climax ne pêche véritablement que dans un seul secteur de jeu : sa durée de vie. En un après-midi, il sera ainsi possible de gagner tous les trophées du jeu. Ensuite bien sûr, il restera du contenu à débloquer et un challenge au meilleur score, mais beaucoup de joueurs n'iront probablement pas voir plus loin. Voilà l'unique souci notable du jeu, lequel est un portage arcade, on le rappelle. On perd en immersion, fatalement (le cabinet de la version originale donne envie), mais After Burner Climax conserve des qualités ludiques évidentes.
Pour moins de dix euros, la tentation est envisageable, mais on vous le conseillera davantage si vous vous sentez gamer dans l'âme, à être capable de refaire inlassablement le jeu en vue d'obtenir de meilleurs résultats chiffrés. Dans ce cas, ajoutez un point à la note, qui ne fait que sanctionner de trop faibles heures de jeu pour ceux qui ne recherchent pas spécialement une course au high score.
+ Les plus
- Un épisode d'After Burner explosif enfin sur console
- De superbes graphismes et une ambiance sonore rythmée
- Un esprit très old school plaisant à retrouver
- Une progression bien gérée par les développeurs
- Les moins
- Des niveaux très courts
- Une replay value qui peut s'épuiser assez vite
- Pas évident à contrôler au début
- Absence de boss regrettable ?