C'est lors d'une interview accordée aux Échos dans laquelle il revient sur ses quatre dernières années passées à la tête d'Orange que Stéphane Richard s'est enfin prononcé sur le cas du rachat de SFR.
Pour lui, il était inexorable de voir le marché des télécommunications en arriver à un rapprochement des entreprises, principalement à cause " d'une concurrence à tout -va qui a été encouragée dans notre industrie et qui a conduit à la baisse des prix et à l'écrasement des marges des opérateurs. La consolidation est donc inévitable."
Le PDG en profite au passage pour rappeler que la mutation à venir du paysage des opérateurs mobiles n'entrainera pas le retour d'une tendance de hausse des prix, à condition que ce soit Bouygues qui finisse par l'emporter sur Numéricâble : " Un mariage SFR/Numéricable poserait un certain nombre de questions sur lesquelles Orange sera particulièrement vigilant si l'opération devait se faire. Orange a rétabli un dialogue de qualité avec Bouygues depuis quelques mois. Nous pourrions renforcer ce dialogue dans cette hypothèse. Mais encore une fois les jeux ne semblent pas encore complètement faits."
Concernant le rachat probable de SFR en faveur de Numéricable " Cette opération pose la question de l'accès aux contenus et la télévision payante. J'espère que l'Autorité de la concurrence sera aussi stricte qu'elle l'a été avec nous quand nous avions nos chaines Orange Cinéma Series et Orange Sport."
La question de la télévision décidément au coeur des inquiétudes chez Orange : " Il n'y aura plus de raisons que Numéricable soit le seul autorisé à dégrouper les chaines de Canalsat pour faire des bouquets sur-mesure. Nous veillerons à ce que l'on remette à plat les paramètres concurrentiels, afin qu'avec la naissance de ce nouvel opérateur nous obtenions des conditions équitables."
" Cette transaction ne règle en effet pas le problème du mobile en France et ne permet pas au secteur de trouver un nouvel équilibre. Maintenant, avec le montant de dettes que l'ensemble combiné (Numéricable/SFR) aurait à supporter, je ne pense pas qu'ils aient les moyens de se lancer dans une nouvelle guerre des prix."