Pendant que les alliances industrielles tentent de se mettre en place, les regards restent tournés vers l'Autorité de la Concurrence qui devra émettre un avis sur le rachat de SFR par Numericable ou par Bouygues.
Le premier cas permettrait en principe de maintenir un marché mobile à quatre opérateurs tandis que dans le second, il faudrait revenir à trois acteurs alors que Free Mobile est né de la volonté d'ajouter un acteur pour dynamiser le secteur, ce qui a fonctionné au-delà des espérances, et même trop du point de vue des opérateurs.
Si Vivendi, détenteur de SFR, fait le choix de privilégier le groupe Bouygues, l'examen du dossier par l'Autorité de la Concurrence sera particulièrement pointu, du fait qu'il doit réunir deux acteurs aux activités similaires en un unique poids lourd du marché, ce qui peut perturber le jeu de la concurrence.
Bruno Lasserre, président de l'Autorité tou juste reconduit dans ses fonctions, indique déjà que cela pourrait demander pas moins de neuf mois de procédure. Cependant, il souligne qu'un éventuel accord de cession de ses antennes et d'une partie des fréquences de Bouygues à Free, comme c'est en discussions actuellement, serait de nature à simplifier et accélérer le dossier.
Il indique que le contexte est plus favorable que dans le cas d'un rapprochement Free / SFR tenté en 2012 et qui aurait affaibli Bouygues Telecom. Dans le cas présent, de solides contreparties fournies par Bouygues peuvent compenser l'effet d'une fusion entre Bouygues Telecom et SFR vis à vis des autres acteurs.
Dans ces conditions, il ne se montre pas forcément opposé à un retour à un marché à trois opérateurs même s'il va falloir étudier en profondeur les conséquences possibles sur le secteur, dont celle d'une hausse des tarifs, mais aussi des effets collatéraux sur des secteurs économiques connexes (téléphonie fixe, audiovisuel...).
Mais tout ceci reste conditionné au choix que va faire le groupe Vivendi par les deux candidats déclarés.