De nombreux secteurs industriels ont été malmenés en 2021 par la crise des semiconducteurs. La demande est telle que l'offre, même fonctionnant à plein régime, ne suffit pas pour contenter tout le monde.
Pour le secteur de la production des semiconducteurs, l'année passée sonne comme une année record en termes de revenus avec des ventes qui ont atteint 555,9 milliards de dollars, en progression de 26,4% sur un an, selon les chiffres de la SIA (Semiconductor Industry Association).
Avec 1150 milliards de semiconducteurs livrés ("semiconductor units") sur l'année, qui constitue également un record, la production a atteint des niveaux inégalés pour répondre à une "forte demande persistante".
Et ce n'est que le début, anticipent les observateurs de la WSTS (World Semiconductor Trade Statistics), alors que "les puces sont toujours plus embarquées dans les technologies essentielles actuelles et du futur", indique la SIA, et que la demande restera soutenue plus années durant.
La pénurie de composants devrait tout de même s'atténuer sur le second semestre, à la faveur des mesures débutées en 2020 pour renforcer les capacités de production et investir dans les maillons faibles des chaînes d'approvisionnement, comme la production de substrat.
La crise a remis en lumière l'aspect stratégique des semiconducteurs et l'importance d'un certain degré de relocalisation des usines, voulue par les Etats-Unis et depuis peu par l'Europe avec le Chips Act.
De son côté, la Chine reste le plus gros consommateur de semiconducteurs en représentant 192,5 milliards de dollars de ventes, en progression de 27% sur un an. Le pays s'emploie à renforcer ses capacités de production nationale mais n'a pas encore l'expertise pour produire des puces aux noeuds de gravure les plus fins.