Les architectures des puces électroniques ont été marquées ces dernières années par x86 d'Intel pour les CPU et par ARM pour les smartphones et appareils mobiles, cette dernière s'étendant désormais à presque tous les domaines, des capteurs IoT jusqu'aux datacenters.
Selon le cabinet d'études Counterpoint Research, le marché des architectures a pesé 5,2 milliards de dollars en 2020 et devrait progresser rapidement pour atteindre 8,6 milliards de dollars d'ici 2025, porté par une demande dans de nombreux secteurs en croissance : intelligence artificielle, 5G, HPC (High Performance Computing), voiture autonome...
Et si ARM emporte 37% du marché des architectures pour puces actuellement, la donne pourrait changer ces prochaines années avec la nouvelle émergence de l'architecture RISC-V.
Les analystes estiment ainsi que RISC-V comptera pour 25% du marché IoT au milieu de la décennie et 10% du marché de l'automobile connectée / autonome. Ils considèrent en effet que le secteur arrive à un point d'inflexion qui va nécessiter des approches plus diversifiées et ouvertes.
Le point de départ d'une électronique purement chinoise ?
RISC-V apparaît déjà comme une réponse potentielle au risque de prise de contrôle de ARM par Nvidia, dont le processus d'acquisition s'avère compliqué par des demandes de précisions à la hauteur des inquiétudes sur le maintien de l'accès aux architectures.
Le succès de RISC-V pourrait également être dopé par les efforts de la Chine pour contourner les restrictions d'accès aux technologies d'origine nord-américaines. Counterpoint Research évoque ainsi une "guerre froide dans les semi-conducteurs" qui inciterait l'industrie chinoise à se tourner vers cette architecture pour renforcer sa propriété intellectuelle et développer ses propres capacités de design de puces en vue de mettre fin à sa dépendance vis à vis du monde occidental.
Il reste à voir si l'écosystème, dont les soutiens sont essentiellement chinois, sera suffisamment puissant et organisé pour réellement faire de l'ombre à ARM ces prochaines années.