La 5G commence tout juste à être déployée à grande échelle que les travaux préparatoires pour la 6G commencent à être évoqués, dessinant l'avenir des télécommunications.
Le groupe Samsung a déjà ouvert un centre de recherche sur la 6G et, comme d'autres acteurs tels que le japonais DoCoMo, il dévoile dans un livre blanc son approche et ses attentes pour l'après 5G.
Estimant que la 6G pourrait débuter dès 2028 avec les premières standardisations avant une commercialisation vers 2030, la firme coréenne met en avant plusieurs aspects particulièrement saillants, de la réalité étendue avancée (augmentée et virtuelle) aux hologrammes en passant par les répliques numériques de notre environnement réel.
Dans le cas de la réalité XR, l'augmentation des bandes passantes permettra d'obtenir des expériences réellement immersives. Samsung note qu'un affichage 8K nécessite une bande passante de 55,3 Mbps mais qu'il faut disposer de 440 Mbps pour obtenir une expérience de réalité augmentée réellement immersive, tandis qu'une vidéo 16K nécessitera près de 1 Gbps de bande passante. Autant de capacités encore inaccessibles à la 5G mais exploitables en 6G.
De la même façon, la prochaine génération ouvrira la voie à la création d'hologrammes produits depuis des apparelis mobiles grâce aux très hauts débits mais aussi aux temps de latence courts permettant de les manipuler. Avec une bande passante nécessaire estimée à 580 Gbps, la 5G n'est pas encore en état de proposer ce type d'innovation.
Samsung cite comme troisième exemple marquant les répliques numériques du monde réel. On retrouve ici les thématiques du digital twin et le concept de la " Cyber Physical Fusion " évoquée par DoCoMo dans son propre livre blanc et consistant à créer un double numérique du monde environnant grâce aux énormes quantités de données recueillies et sur lesquels il sera possible d'agir pour provoquer une réaction en retour dans le monde réel.
Cette réplique numérique du monde réel et de ses objets permettra d'en surveiller le bon fonctionnement et de réagir très rapidement à des dysfonctionnements observés via les capteurs et données recueillies.
Quand on évoque la 6G, il est aussi évidemment question de performances des réseaux avec des attentes en termes de débits de l'ordre de 1000 Gbps et des temps de latence ramenés à moins de 100 microsecondes, soit 1/10ème de la latence de la 5G.
Il s'agit aussi d'intégrer de l'intelligence artificielle dès les premières phases de conception des technologies pour obtenir un maximum d'efficacité avec des capacités prévisionnelles accrues et des capacités à corriger automatiquement les défaillances, tout en poursuivant la quête des très hautes fréquences, jusque dans les bandes TeraHertz.
Pour parvenir à ces résultats, de nombreux éléments doivent être pris en compte, des matériaux capables de supporter les exigences techniques de la 6G aux technologies en devenir qui assureront les débits et la faiblesse latente requise.
Ce sont donc autant de pistes de travail qui sont listées dans le livre blanc de Samsung et donneront matière à réflexion et expérimentation pour la décennie en cours.