D'ici 2037, la Russie souhaiterait disposer de sa propre colonie établie à la surface de la Lune. Une colonie qui aurait été créée au fil des années par une équipe de sondes robotisées pilotées à distance depuis la Terre. Les premiers modules pourraient être envoyés sur notre satellite naturel d'ici 2020.
Pendant que les USA se détournent des missions lunaires, de plus en plus de pays considèrent désormais l'astre comme une étape leur permettant de tester des technologies dédiées à des explorations plus lointaines. Dans cet esprit, disposer d'une colonie sur la Lune serait un avantage considérable pour la préparation de missions distantes, la Lune pouvant servir de relais permettant de réalimenter des vaisseaux qui utilisent généralement une grande partie de leur carburant pour s'arracher à la gravité terrestre.
La Russie envisage d'établir une colonie sur la Lune avant tout pour en exploiter les ressources minières, et notamment l'hélium 3, un isotope qui pourrait révolutionner la fabrication d'énergie nucléaire sur Terre. Cet isotope très rare sur Terre est présent en grande quantité sur le sol lunaire, déposé par les vents solaires pendant des millions d'années.
Le lancement du programme sera un peu plus concret d'ici 2018 à 2020 avec le lancement de Luna-GLob, un orbiteur de 120 kg qui sera chargé d'étudier la Lune et de repérer un point d'installation idéal pour la mission. Il sera également chargé d'y larguer deux impacteurs japonais de 45 kg qui iront se fixer dans le sol lunaire pour en étudier la sismicité.
Ensuite, la Russie devrait envoyer des missions vers la Lune sur un rythme annuel. Un rover lunaire à six roues devrait suivre l'année suivante, puis une mission visera à rapatrier des échantillons lunaires vers Terre.
Le pôle Sud de la lune sera particulièrement scruté, c'est là que devrait s'établir la base robotique qui se chargera de l'extraction des ressources qu'elle a à offrir. Ce choix s'explique par la présence confirmée de glace qui permettra, par un processus d'extraction et de traitement, de produire de l'hydrogène nécessaire à alimenter les vaisseaux qui devront revenir sur Terre. Le Pôle Sud est également une région profitant d'un ensoleillement constant, il est donc idéal pour miser sur des robots fonctionnant à l'énergie solaire.
À l'horizon 2037 et si le projet est couronné de succès, la Russie envisagera l'exploitation massive des ressources lunaires. Pendant ce temps, les collaborations internationales seront ouvertes, et le programme pourrait mener à la création d'une toute première colonie humaine installée en dehors de la Terre.