La crise sanitaire du coronavirus a imposé à une partie de l'humanité de se confiner et de mettre en pause la majeure partie de ses activités économiques, réduisant sensiblement les émissions de gaz à effet de serre du trafic routier et des activités industrielles.
Les images satellite ont régulièrement montré la forte baisse de la pollution ambiante au-dessus des grandes villes. Cette pause de plusieurs mois devrait conduire à une baisse de 7% des émissions annuelles en 2020, selon les dernières estimations, en tenant compte d'une reprise progressive de l'économie mondiale sur le reste de l'année.
Cette baisse pourrait n'atteindre que 4% si le niveau d'activité revenait à celui d'avant l'épidémie dès le mois de juin, indique une étude sur les émissions de CO2 dans le monde durant les premiers mois de 2020.
La phase de réduction des émissions reste cependant bien trop courte pour modifier le rythme actuel du réchauffement climatique, et notamment le dépassement de 2 degrés des températures moyennes à la surface du globe qui risque de provoquer des événements climatiques de très grande ampleur.
Relancer l'économie mais pas comme avant ?
Les scientifiques se montrent ainsi plutôt pessimistes dans la mesure où la pause forcée du coronavirus n'a pas vraiment conduit à une prise de conscience et des modifications en profondeur des mécanismes de l'économie et des transports dans le monde en vue de réduire les émissions polluantes.
Pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 degrés, c'est à dire limiter les événements climatiques violents, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 8% par an à partir de cette année jusqu'en 2030, alors que la tendance est toujours à la hausse annuelle des émissions.
L'étude publiée dans la revue Nature Climate Change relève aussi l'importance de mettre en place des stratégies d'investissement efficaces. Les grands plans de relance de l'économie devraient ainsi être orientés vers une économie plus verte, et pas seulement pour remettre en route les secteurs polluants comme si de rien n'était.
C'est d'ailleurs l'une des recommandations du Haut Conseil pour le climat dans son programme publié fin avril pour une relance responsable de l'économie post-confinement.