En signant un accord fin 2017 avec Huawei autour d'une plate-forme CVMP (Connected Vehicle Modular Platform) pour véhicules connectés, qui doit équiper certains de ses véhicules haut de gamme mais aussi lui ouvrir un accès au marché chinois, le groupe PSA Peugeot Citroën a attiré l'attention des services de renseignement français et de l'Anssi (Agence nationale de sécurité des systèmes d'information).
Leur crainte, rapporte LExpress, est que la plate-forme de communication qui doit équiper le SUV DS7 Crossback en permettant d'envoyer mais aussi de recueillir des données, ne puisse aussi aussi servir à espionner les élus.
Un tel système pourrait en effet être détourné pour épier les conversations dans le véhicule et pour fournir des données sensibles comme la position d'hommes politiques ou de personnalités, ce qui n'est pas sans inquiéter les services de sécurité.
Le DS7 Crossback faisant partie des véhicules pouvant être destinés à des membres du gouvernement (le président de la République Emmanuel Macron en avait fait son véhicule d'apparat lors de son investiture en mai 2017), des questions de sécurité se posent logiquement.
Le groupe PSA assure cependant que les échanges de données sont chiffrés et que Huawei n'a pas accès aux clés de chiffrement mais la réputation sulfureuse du géant chinois ne plaide pas en sa faveur, malgré ses efforts de transparence et de communication sur le sujet.
La firme chinoise a encore été récemment écarté des projets d'infrastructures télécom 5G de l'Australie, après avoir été régulièrement empêchée de réaliser certaines acquisitions ou même de participer à la construction des coeurs de réseaux des opérateurs télécom US, des questions de sécurité nationale étant mises en avant.