Pendant que les médias découvrent naïvement que les données personnelles stockées sur les serveurs des grands groupes américains peuvent être consultées par la NSA (National Security Agency) en toute discrétion et que l'administration Obama tente à la fois de minimiser et de légitimer l'existence du programme PRISM au nom de la lutte contre le terrorisme, il apparaît que les Etats-Unis ne sont pas les seuls bénéficiaires du dispositif.
Le journal The Guardian affirme que le GCHQ (Governement Communications Headquarters) britannique, équivalent de la NSA, a utilisé le programme PRISM depuis 2010 au moins pour collecter des informations sur des individus et a obtenu 197 rapports aspirant emails, photos, vidéos et éléments des réseaux sociaux sans passer par les requêtes officielles.
Ici aussi, il est question de surveillance d'individus suspects (non résidents US et hors des Etats-Unis, selon les bases du programme) plutôt que de flicage à grande échelle mais c'est encore la problématique de l'accès potentiel et sans contrôle à des informations relevant de la vie privée de millions de personnes qui est mise en avant.
Si The Guardian indique que le GCHQ n'utilise plus actuellement le programme PRISM, il fait remarquer qu'il n'existe aucune mention de son utilisation dans les rapports censés vérifier que les trois agences gouvernementales britanniques de sécurité respectent le cadre légal en matière d'interception et de rétention de données.
Si les relations entre les deux pays rendent logique cette coopération entre les agences de sécurité, on peut tout de même se demander quels autres services de renseignement ont accès, ou ont eu accès, aux données collectées via le programme PRISM, et dans quelles conditions.
La révélation du Guardian a bien sûr mis mal à l'aise les politiques britanniques qui se retranchent comme aux Etats-Unis derrière la justification de sécurité nationale et d'un cadre strict et limité, à savoir la surveillance de personnes suspectées d'activités terroristes.