Ce sera l'un des points particulièrement surveillés par Arnaud Montebourg, ministre de l'Industrie, dans le rapprochement entre SFR et Numericable voulu par le groupe Vivendi : le maintien des engagements de coinvestissement dans la fibre négociés par SFR en 2011 avec les autres opérateurs, Orange en particulier.
Et son PDG Stéphane Richard se fait l'écho de cette crainte qui manque encore de garanties fermes. Mettant en avant le rôle central d'Orange dans le déploiement de la fibre optique, il a rappelé qu'il n'était pas seul sur le sujet et qu'il y a eu des accords de partenariat avec SFR :
"Il y a un certain nombre d'engagements pris par SFR, notamment sur le co-investissement avec nous" pour lesquels le couple Altice / Numericable n'a pas franchement promis qu'ils seraient maintenus avec la nouvelle structure SFR-Numericable.
" Est ce que le SFR nouvelle mouture, avec Numericable, va tenir ses engagements, va effectivement faire ces déploiements là où il s'est engagé à le faire, en particulier dans les zones où il y a du câble ? Il y a quelques zones où on peut être inquiet", a-t-il commenté lors d'une rencontre avec la CFDT, rapporte l'AFP.
C'est en réalité l'une des questions qui se posent depuis le début de la candidature de Numericable pour le rachat de SFR, à savoir comment le câblo-opérateur va articuler sa stratégie entre son réseau câblé et le déploiement de la fibre optique.
Par ailleurs, Stéphane Richard craint que les nouveaux équilibres en place ne refroidissent les ardeurs du groupe Bouygues en matière d'investissement dans la fibre optique : "Bouygues était jusqu'à maintenant relativement timide et c'est pas aujourd'hui après ce qui s'est passé qu'on va les voir arriver de façon plus agressive", note le PDG d'Orange, ce qui laisse l'opérateur historique seul à avoir des engagements clairs sur le déploiement de fibre optique.
Et ce n'est pas non plus sur Free qu'il faudra compter, eux qui sont "très forts pour mettre des distributeurs automatiques de cartes SIM mais [qui] sont beaucoup plus discrets sur le terrain quand il s'agit de faire des investissements lourds dans les réseaux fixes".
En se présentant comme le seul acteur potentiel restant pour assurer la réussite du plan France Très Haut Débit, Stéphane Richard espère sans doute susciter une réaction du pouvoir politique et l'amener à se faire plus insistant dans son "amicale pression" exercée sur Numericable / Altice pour que les promesses se concrétisent.