Tout à sa stratégie console, et notamment avec le lancement de la Switch, le groupe Nintendo a mis du temps à proposer ses franchises en version smartphone. Sans trop croire au modèle économique très différent des jeux mobiles par rapport aux consoles, il a testé différentes possibilités (achat unique, micro-transactions) et lancé plusieurs titres, certains autour de l'univers de Mario Bros et d'autres sur des segments plus spécifiques.
Le succès de Pokemon Go (même si Nintendo n'y est impliqué que par le truchement des droits de licence) avait certes donné une idée du potentiel mais Nintendo avait choisi de ne faire du mobile qu'une annexe de son activité afin de préserver son écosystème autour des consoles de jeu.
Toujours est-il qu'après avoir franchi le cap du milliard de dollars de revenus sur l'ensemble de ses jeux mobiles en 2020, Nintendo peut désormais revendiquer le même milliard généré depuis un seul titre : Fire Emblem Heroes, selon les données de Sensor Tower, depuis son lancement sous forme freemium en 2017.
Une formule gagnante qui reste à trouver
Les différents jeux mobiles lancés ont généré chacun entre quelques dizaines de millions de dollars et jusqu'à près de 300 millions de dollars (Mario Kart Tour) mais le modèle du free-to-play a du mal à passer chez Nintendo
De fait, faute de maintien du phénomène par des événements et du contenu renouvelé, les revenus tendent à s'épuiser rapidement par rapport à dautres jeux mobiles freemium concurrents, tandis que le paiement frontal, testé avec Super Mario Run, n'a pas forcément réussi non plus.
L'activité mobile reste très marginale dans le chiffre d'affaires du groupe nippon, ce dernier ayant déjà fort à faire avec l'énorme succès de la console Switch (et de ses jeux) durant les confinements de 2020 et 2021 du fait de la pandémie de coronavirus, et Nintendo n'y attache pas une importance stratégique énorme, du moins tant que le cycle de la Switch ne s'essouffle pas.