Interphone est le nom d'une grande étude menée dans une douzaine de pays depuis le début des années 2000 et cherchant à évaluer le risque d'augmentation d'apparition de tumeurs lié à l'exposition aux radiofréquences ( rayonnement électromagnétique non ionisant ) émises par les téléphones portables.
Par son ampleur, Interphone a cristallisé les attentes alors que le risque sanitaire éventuel a été pris de plus en plus au sérieux à mesure de l'adoption rapide de ce système de communication sans fil, à la croissance fulgurante.
Ces trois dernières années, les tensions sont allées croissant, avec la volonté de mettre en avant le principe de précaution en attendant le résultat de grandes études comme celles d' Interphone. Cela s'est traduit par des actions de la part d'associations militantes et des recours déposés contre l'installation de nouvelles antennes-relais, tandis que sont demandées de nouvelles normes plus strictes.
Pas de risque significatif mais...
Après plusieurs reports, souvent interprétés comme de mauvais augure, les résultats de l'étude Interphone vont enfin être publiés dans l' International Journal of Epidemiology ce mardi. Et ses conclusions, qui portent des périodes d'utilisation du téléphone portable d'une dizaine d'années, ne révèlent pas de risque accru d'apparition de tumeurs, selon le Dr Elisabeth Cardis, chercher principal de l'étude, interrogée par l' AFP.
Les résultats font pourtant apparaître des augmentations du risque d'apparition de plusieurs tumeurs, notamment chez les personnes utilisant leur téléphone fréquemment et du même côté de la tête, mais sans pouvoir les imputer directement à l'usage du téléphone.
Cette augmentation du risque est-elle due à l'exposition aux radiofréquences des mobiles ou à d'autres facteurs externes ? Sur une période d'étude aussi longue, les causes peuvent être nombreuses et difficilement identifiables. Par ailleurs, elle ne dit rien sur des périodes plus étendues, de 20 ou 30 ans, qui sont pourtant des durées compatibles avec l'émergence de tumeurs si les radiofréquences avaient effectivement un impact sur la santé humaine.
Au-delà de la conclusion générale de l'absence de risque sur 10 ans, qui ne fait finalement que confirmer ce qui était déjà connu et validé par d'autres études, les chercheurs recommandent de poursuivre l'étude alors que l'usage du mobile s'est largement développé et que le temps d'utilisation moyen s'est fortement accru, notamment chez les adolescents, même si les niveaux d'émission des mobiles sont désormais plus faibles et que l'usage des SMS et du kit mains libres peut atténuer l'intensité de l'exposition au quotidien.
Les deux camps ( ceux qui pensent qu'il existe un risque et ceux qui estiment qu'il n'existe pas ) devraient trouver matière à discussion et à polémique avec ces résultats qui ne devraient donc pas plus permettre de trancher cette question. Comme nous le faisions déjà remarquer début 2009...
Publié le
par Christian D.
Source :
AFP
Journaliste GNT spécialisé en mobilité / Ante-Geek des profondeurs du Web et d'ailleurs
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