Ce mercredi, l'Inde a réussi un pari assez osé : positionner une sonde en orbite de Mars avec un budget à peine équivalent à un budget de film américain.
L'exploit permet ainsi à l'Inde de passer devant le Japon et la Chine et de rejoindre le club prestigieux des puissances capables d'atteindre la planète rouge, constitué de l'Europe, la Russie et des États-Unis.
Le projet Mars Orbiter n'aura couté que 74 millions de dollars en tenant compte du lancement du satellite de 1,3 tonne. C'est environ 5 fois moins que la mission européenne Mars express, et dix fois moins que le programme Maven, qui vient également de se positionner en orbite autour de Mars. C'est également moins cher que le budget dédié au film américain Gravity, qui aura couté 100 millions de dollars, précise avec humour Narendra Modi, Premier ministre indien.
Le vaisseau Mangalayaan avait été lancé au mois de novembre dernier, il aura finalement parcouru les 400 millions de kilomètres sans encombre et réussi la phase délicate de la mise en orbite. Pendant le trajet et les phases critiques de son programme, l'Inde aura bénéficié de l'expertise de la NASA.
L'exploit indien se mesure à plusieurs niveaux, puisque l'intégralité du programme aura été menée tambour battant en trois ans seulement. En Europe ou aux USA, il faut généralement 10 années pour planifier, développer et certifier des missions avant de les lancer. Francis Rocard, responsable des programmes d'exploration du système solaire français au Cnes explique cela simplement : " En Inde, les industriels sont intégrés dans l'agence spatiale nationale, l'ISRO, ce qui offre beaucoup de souplesse dans le développement des projets et permet de gagner beaucoup de temps."
Si la sonde Mangalayaan n'est pas aussi perfectionnée que ses homologues, elle embarque toutefois cinq instruments dont un spectromètre à imagerie thermique, un analyseur de la composition de l'exosphère de Mars, une caméra couleur qui photographiera la planète ainsi que ses deux lunes Phobos et Deimos), ainsi qu'un détecteur de méthane.
Le programme scientifique de la sonde sera de photographier la surface de la planète, et de tenter de découvrir des traces de méthane dans son atmosphère, une présence souvent synonyme de vie.