La guerre en Ukraine continue d'entrainer des sanctions envers la Russie et Moscou réagit en conséquence.
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Microsoft a suspendu toutes ses ventes de logiciels dans le pays. Impossible ainsi de mettre la main sur Office ou Windows en Russie depuis le 4 mars dernier. Et cela ne s'arrête pas là.
Microsoft a ainsi également tout simplement suspendu les mises à jour de Windows 10 et Windows 11 à destination des PC localisés en Russie. Si dans les faits, il existe des contournements assez aisés, l'administration de Poutine ne peut tolérer plus longtemps le logiciel américain.
Le ministère du Développement numérique russe envisage ainsi de nouvelles règles visant à se passer des logiciels de Microsoft. Pour ce faire, il est prévu de mettre en avant la plateforme open source Linux. Et pour que les choses se fassent rapidement, il est prévu que prochainement, seuls les éditeurs de logiciels ayant adapté leurs solutions sur Linux pourront profiter d'avantages fiscaux et d'un accès aux marchés publics.
Le geste est fort, mais la situation s'annonce complexe dans un pays qui, même s'il s'oppose aux USA, a largement recours aux logiciels américains à différents niveaux : systèmes bancaires, entreprises, administration...
L'administration russe va devoir ainsi repartir de zéro et l'adoption de Linux n'est pas une mince affaire. Entre les migrations à prévoir, les logiciels équivalents inexistants, le transfert de données, mais également la formation du personnel... La bascule pourrait prendre plusieurs années. En outre, le système bancaire pourrait être en partie paralysé et/ou se voir inadapté aux communications avec les systèmes étrangers.
Le changement devrait ainsi se faire par étapes, d'autant que le nombre de développeurs Linux est bien moindre que celui sous Windows ou Oracle, en Russie comme ailleurs... À terme, la Russie espère pouvoir devenir indépendante sur le plan matériel et logiciel, quitte à avoir quelques années de retard sur le reste du monde.
