"Au fil de la page, on découvrait une bonne dizaine de détenus se mettant en scène dans leurs cellules, fumant la chica, faisant la popote, exhibant du shit et des liasses de billets, des selfies au beau milieu de coursives étaient également proposés ainsi que des clichés genre boy's band énervé dans la cour de promenade " explique ainsi le journal La Provence qui pointe du doigt la page Facebook en question.
La page intitulée "MDR o baumettes" a accumulé plus de 4800 " j'aime" avant de disparaitre du réseau social. " On a tout de suite pris des dispositions après la découverte de cette page Facebook en ouvrant une enquête administrative et en saisissant le procureur de Marseille" a indiqué le directeur interrégional de l'Administration pénitentiaire Philippte Perron.
Après analyse des clichés, six détenus ont été identifiés et cinq cellules ont été fouillées. Les gardiens ont saisi trois téléphones portables, des clés USB et autres objets interdits.
L'affaire a déclenché deux enquêtes, une administrative et une judiciaire, avec en dénouement probable des sanctions disciplinaires et pénales.
David Cucchietti, secrétaire local de la CGT a rapidement réagi : " Quand la direction a découvert cette page, elle nous a tout de suite demandé ce que faisaient les agents pour ne pas avoir vu ce cinéma ! Mais le problème c'est que nous ne sommes plus assez nombreux, nous le répétons depuis des années. Ils n'ont plus peur de rien, et nous, nous n'avons pas les moyens de lutter. Cette page n'a rien de valorisant pour nous, pour le travail fait chaque jour par les surveillants, mais c'est un fait, les détenus sont livrés à eux-mêmes."
Pour le député-maire de Nice, Christian Estrosi, la situation a beaucoup de mal à passer : " Quand on voit que la contrôleuse générale ayant pris ses fonctions sous Taubira, est favorable au téléphone portable en prison, on peut se demander où l'on va en matière de sécurité et de laxisme... Cette affaire prouve que cette utilisation par les détenus occasionne une grande difficulté pour le contrôle des surveillants !"
Dans les faits, si les centres de détention sont en mesure de brouiller les signaux de téléphone, une forme de tolérance s'est installée principalement au titre de l'apaisement entre les personnels des centres et les détenus.
D'autre part, l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009 impose que " les fouilles doivent être justifiées par la présomption d'une infraction ou par les risques que le comportement des personnes détenues fait courir".