À l'issue du conseil ministériel de l'ESA, les ministres responsables des affaires spatiales des 22 État membres de l'Agence spatiale européenne, de la Slovénie et du Canada ont donné une suite favorable aux plus de 400 millions d'euros supplémentaires qui seront nécessaires pour la mission d'exploration de la planète rouge, ExoMars 2020.

Cette rallonge entre dans le cadre d'une enveloppe de plus de 1,4 milliard d'euros qui va également permettre de prolonger la participation de l'Europe à la Station spatiale internationale (ISS) jusqu'en 2024. Les États-Unis, ainsi que la Russie, le Japon et le Canada avaient déjà décidé l'utilisation de l'ISS au moins jusqu'en 2024.

En tout, les États membres ont affecté un budget de 10,3 milliards d'euros qui comprend notamment des programmes d'observation de la Terre, dans le domaine des télécommunications, ou encore l'élaboration des prochaines technologies pour les évolutions des lanceurs Ariane 6 et Vega C.


Actualité publiée le 28 novembre 2016
Du 1 au 2 décembre 2016, le conseil ministériel de l'ESA se tiendra à Lucerne en Suisse. Les ministres chargés des affaires spatiales des 22 États membres de l'Agence spatiale européenne et du Canada - qui participe à certains projets de coopération avec l'ESA - se rencontreront pour décider des futurs programmes dans le domaine de l'espace pour l'Europe.

À cette occasion, l'Agence spatiale européenne va demander une rallonge d'un peu plus de 400 millions d'euros afin de poursuivre la mission ExoMars 2020. C'est davantage que la somme précédemment évoquée qui devait être de l'ordre de 300 à 400 millions d'euros. Jusqu'à présent, le coût de la mission d'exploration de la planète Mars était évalué à près de 1,5 milliard d'euros.

Mené en coopération avec l'Agence spatiale russe (Roscosmos), le programme ExoMars est composé de deux missions : ExoMars 2016 et ExoMars 2020. La mission de 2016 a permis le 19 octobre de mettre en orbite autour de la planète rouge le satellite Trace Gas Orbiter (TGO). Il analysera l'atmosphère martienne à la recherche de gaz à l'état de traces en modifiant son orbite initiale ovale en une orbite circulaire.

ExoMars2016-TGO-separation-Schiaparelli

TGO a également largué le module Schiaparelli qui devait atterrir sur la surface de Mars mais s'y est finalement crashé à la vitesse de 540 km/h. Selon les conclusions d'une enquête préliminaire, un problème informatique au niveau du logiciel de navigation a fait croire au module qu'il était à une altitude négative alors qu'il se trouvait en réalité à 3,7 km du sol. La faute à un instrument de mesure des accélérations qui a bloqué pendant une seconde sur son indication maximale.

Schiaparelli était avant tout un module de démonstration d'entrée atmosphérique et de descente sous parachute. Son crash ne remet pas en cause la mission scientifique de TGO. Directeur des vols habités et de l'exploration robotique à l'ESA, David Parker a déclaré selon des propos rapportés par l'AFP : " Nous avons appris de ce test et nous sommes prêts pour le succès. "

ExoMars 2020 doit permettre de déposer à la surface de Mars une plate-forme russe avec un véhicule européen. Ce rover de 310 kg devra étudier et analyser le sol martien, dont avec une foreuse. De quoi obtenir des échantillons à jusqu'à 2 mètres de profondeur où les composés organiques sont notamment protégés des rayonnements. TGO servira de relais au rover pour les communications.

ExoMars-2020-Rover

La mission ExoMars a été présentée par l'ESA comme la première à associer la possibilité de se déplacer à la surface de Mars et de l'étudier en profondeur. C'est en fin de semaine que l'on saura si elle aura le budget suffisant pour se poursuivre.

Source : SEFRI - ESA