Si Ariane 6 devrait être disponible d'ici 2020, à cette même époque, la NASA envisage déjà des vols habités dans l'espace lointain, c'est à dire au-delà de la Lune, vers Mars.
C'est demain jeudi que l'agence spatiale américaine réalisera le premier test grandeur nature pour la capsule Orion, au cours d'un vol non habité. À termes, la capsule devrait permettre à des astronautes d'aller au-delà de l'orbite terrestre et de revenir sans encombre sur notre planète.
La capsule est capable de faire embarquer 4 astronautes, mais le premier vol habité ne se tiendra pas avant 2021. Autant dire que d'ici là, la capsule aura le temps d'évoluer et d'être testée dans les moindres détails.
C'est Lockheed Martin, un industriel américain qui fabrique la capsule, néanmoins, Orion aura une petite touche européenne à son bord, puisque la NASA a signé un partenariat avec Airbus pour la réalisation des modules de survie et de service.
Demain, la capsule Orion de 8,6 tonnes s'élancera depuis le pas de tir de Cap Canaveral en Floride à bord d'une fusée Delta IV à 7h05 heure locale. Après avoir atteint l'orbite terrestre au terme d'une ascension de 17 minutes, Orion devrait effectuer deux tours de la Terre à 5800 km d'altitude, soit 14 fois la distance qui sépare le sol de l'ISS. À la fin de son voyage, Orion entrera dans l'atmosphère terrestre pour amerrir dans l'océan pacifique au large des côtes mexicaines.
La NASA surveillera principalement le retour dans l'atmosphère et les mesures réalisées par le bouclier thermique de la capsule. Avec une chute à 32 000 km/h, les parachutes seront également lourdement mis à contribution.
Orion ne devrait être que la première étape du développement d'un projet plus important devant permettre d'amener des hommes sur Mars. Le programme affiche un cout de 15 milliards de dollars, la NASA ayant déjà englouti 5 milliards de dollars entre 2005 et 2009 pour arriver à une première capsule test. À tout cela, il faudra ajouter le cout du développement du SLS, le nouveau super lanceur spatial de la NASA, estimé à 15 milliards de dollars.
Et le contexte de demain sera particulièrement tendu : la NASA devra rassurer le gouvernement et le public sur sa capacité à mener ses tests en toute sécurité au lendemain de deux accidents dans le secteur. Le 28 octobre, une fusée Antares d'Orbital Sciences explosait ainsi quelques secondes après son décollage, puis une semaine après, c'était le vaisseau SpaceShip Two de Virgin Galactic qui s'écrasait et tuait le copilote.