Après plusieurs rebondissements au cours de ces derniers jours, c'est le dénouement de la série avec comme protagonistes Elon Musk et Twitter. Le patron de Tesla et SpaceX arrive à ses fins et va racheter le réseau social de microblogging dont il est un gros utilisateur et sur lequel il est suivi par près de 85 millions d'abonnés.
Pour 54,20 dollars par action en numéraire, l'homme le plus riche de la planète mettra la main sur la totalité des parts de Twitter. Estimée à environ 44 milliards de dollars, la transaction devrait être finalisée d'ici la fin de cette année.
La liberté d'expression à tout-va ?
" La liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattus les sujets vitaux pour l'avenir de l'humanité ", déclare Elon Musk. Sur Twitter, il ironise en disant espérer que même ses pires critiques resteront sur Twitter. " C'est ce que signifie la liberté d'expression. "
I hope that even my worst critics remain on Twitter, because that is what free speech means
— Elon Musk (@elonmusk) April 25, 2022
Le ton est donné. Peu soucieux des questions économiques avec Twitter, Elon Musk n'a jamais été un grand fan de la modération pratiquée par le réseau social. Reste que celle-ci doit au minimum se borner à la législation de chaque pays. Dans son évolution souhaitée pour Twitter, l'homme à la vision libertaire sera en outre confronté au contexte actuel de pression pour une régulation accrue des plateformes. En Europe, c'est notamment un accent qui sera mis sur une obligation de lutte active contre la désinformation ou encore la haine en ligne.
Bouton d'édition, open source et lutte contre le spam
Dans le communiqué annonçant son rachat de Twitter, Elon Musk donne d'autres pistes sur le chemin qu'il veut tracer pour Twitter. Une entreprise qui sera facilitée avec Twitter qui deviendra une société privée à l'issue de la transaction. Autrement dit, la sortie de Twitter de la Bourse.
Elon Musk parle ainsi d'améliorer cet outil avec de nouvelles fonctionnalités. En début de mois et après sa prise de participation de 9,2 % du capital, il avait par exemple organisé un sondage sur Twitter concernant un bouton d'édition des tweets qui a été plébiscité à plus de 73 %. Ultérieurement, Twitter a indiqué qu'un travail sur une fonctionnalité d'édition était en fait mené depuis l'année dernière.
Dans une optique de transparence et pour " améliorer la confiance ", Elon Musk évoque son souhait de rendre open source les algorithmes de Twitter. De quoi alors mieux comprendre des recommandations et classements. Il ajoute vouloir vaincre les bots - comptes automatisés - impliqués dans du spam et " authentifier tous les humains " ou donc les comptes personnels.
Jack Dorsey a confiance en Elon Musk
Un point que n'évoque pas Elon Musk, mais qu'il devrait éventuellement pousser compte tenu de son passif, concerne la question des cryptomonnaies avec dès lors une prise en charge accrue par Twitter et pour sa monétisation - notamment avec des abonnements - dont il devra au final bien se soucier… en délaissant un financement avec la publicité ? Il est sûr que des annonceurs seront inquiets de voir leurs publicités davantage susceptibles d'être associées à des contenus controversés.
Malgré ces pistes, le rachat de Twitter par Elon Musk jette un certain flou sur le devenir du réseau social de microblogging, de ses collaborateurs et ses responsables actuels, dont le récent nouveau patron Parag Agrawal. Son prédécesseur - et cofondateur de Twitter - Jack Dorsey écrit en tout cas : " Elon est la seule solution à laquelle je fais confiance. " Il est lui-même très impliqué désormais dans les cryptomonnaies.