Avec une phase de confinement conduisant à un essor du télétravail et à la consommation de services numériques énergivores (streaming vidéo et gaming, notamment) mais aussi à une forte baisse des activités industrielles, la production d'électricité a été ajustée en mars / avril pour répondre à la demande, conduisant à la mise en pause programmée de certaines centrales nucléaires.
Dans le même temps, la mise à distance des individus et les restrictions de déplacement ont imposé un décalage des opérations de maintenance réalisées généralement au printemps.
Ces contraintes ponctuelles feront sentir leurs conséquences plusieurs mois plus tard car plusieurs centrales ne pourront pas tourner au maximum de leurs capacités cet hiver, au risque de trouver la France particulièrement dépourvue aux pics hivernaux de consommation lors des vagues de froid.
Sur ces épisodes, la France est amenée à importer de l'électricité de ses voisins européens en plus de sa production propre poussée à des niveaux élevés, alors qu'elle est le reste du temps exportatrice.
Ces contraintes de maintenance sont venues s'ajouter à d'autres transitions du secteur énergétique, comme la fermeture des centrales thermiques et la (trop) lente progression des énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Le président de RTE (Réseau de transport d'électricité) François Brottes a déjà averti que "pour l'hiver 2020-2021, nous serons dans une situation inédite, et cela va nécessiter une très très grande vigilance".
Un rééchelonnement du calendrier de maintenance des centrales par EDF réclamé par la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne devrait en principe permettre de limiter les conséquences des arrêts du printemps et de l'été, dans la mesure des possibilités techniques, pour éviter tout risque de "coupure de courant généralisée en France".
Un ensemble de mesures est également prévu, avec des messages d'information demandant aux particuliers de décaler les usages énergivores hors des périodes de tension et des contrats avec les industriels permettant des coupures ponctuelles d'électricité.
Si cela ne suffisait pas, des délestages ciblés sont également prévus pour forcer une réduction de la demande et éviter le scénario du pire, le black-out total. Le journal Le Monde relève que le gouvernement a lancé un dispositif de subventionnement à hauteur de 150 € pour l'achat de thermomètres intelligents aidant à mieux maîtriser les dépenses de chauffage.