Bouygues Telecom, en tant que numéro trois du marché mobile français et de taille plus modeste par rapport à ses concurrents Orange et SFR, a pris de plein fouet l'arrivée de Free Mobile en début d'année, avec ses forfaits à prix agressif et son accord d'itinérance 3G.
Cet accord a toujours été dénoncé par les représentants de l'opérateur comme une distorsion du jeu de la concurrence qui permet au nouvel entrant de s'appuyer fortement sur le réseau d'Orange tout en construisant tranquillement son réseau propre, sans les contraintes de fonctionnement et de qualité de service qui devraient être les siennes.
Cette vision a été régulièrement mise en perspective par divers responsables de Bouygues Telecom. Elle vient d'être combattue par Free Mobile via le dépôt d'une plainte pour diffamation contre une journaliste des Echos pour avoir rapporté les propos de Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Telecom, peu après le lancement du nouvel entrant, et qui s'interrogeait sur la réalité de la couverture du réseau de Free Mobile.
Didier Casas n'a finalement pas été mis en examen, même s'il a été entendu en tant que témoin. Et cet incident pourrait être le point de départ d'un rebond pour des actions plus agressives de Bouygues Telecom, qui semblent avoir été soigneusement préparées après presque une année à tenter d'éteindre les incendies et à se réorganiser.
L'heure de la riposte a sonné pour Bouygues Telecom
Le site Challenges.fr indique que l'opérateur pourrait notamment riposter en portant plainte contre Free Mobile pour dénigrement en riposte à la plainte en diffamation du groupe Iliad. Une autre plainte pourrait viser le concurrent Orange pour concurrence déloyale, avec en toile de fond cet accord d'itinérance 3G qui permet à l'opérateur historique de bien résister à l'arrivée de Free Mobile ( son PDG Stéphane Richard a encore souligné qu'il allait rapporter gros) tout en ayant fortement affaibli ses concurrents dans le même temps et en gardant un oeil sur le quatrième opérateur.
Bouygues Telecom avait déjà tenté de contester l'accord d'itinérance auprès de l'Autorité de la concurrence mais il s'agirait ici d'attaquer directement son concurrent sur certaines de ses offres. Ces procédures viendront s'ajouter à la plainte déposée par Free Mobile contre SFR pour concurrence déloyale et portant sur la question de la subvention des mobiles, qui aurait due être tranchée cette semaine mais qui ne le sera finalement que le 28 janvier 2013.