Après l'assourdissant silence radio de la plate-forme d'échange Mt. Gox installée au Japon depuis le début de la semaine, le scénario le plus probable prend corps : elle se place sous le régime des faillites japonais. Elle indique également avoir perdu 750 000 bitcoins issus des portefeuilles de ses clients et 100 000 bitcoins détenus en propre, le tout correspondant à un montant de plus de 470 millions de dollars, qui pourrait donc avoir été dérobé au terme des cyber-attaques dont la plate-forme a été victime.
La plate-forme, qui revendiquait il y a peu la gestion de 80% des échanges en bitcoins, a stoppé toute activité ce mardi, en laissant qu'une page blanche à ses clients et aucun moyen de rapatrier les bitcoins de leurs comptes.
Si l'ex-CEO Mark Karpeles indiquait en semaine tout faire pour redresser la situation, des fuites d'information suggéraient qu'aucun investisseur n'était prêt à renflouer la plate-forme, laissant peu d'espoir pour une reprise en main.
L'une des questions reste de savoir si les clients de la plate-forme reverront un jour leur mise. Beaucoup affichent leur scepticisme mais certains font état de virements en provenance de banques japonaises, généralement pour des sommes en yens allant l'équivalent de quelques dizaines à quelques milliers de dollars.
Les autorités financières japonaises et américaines ont commencé une collecte d'informations auprès des acteurs de l'écosystème du bitcoin et cet effondrement soudain de l'une des plus importantes plates-formes d'échange pourrait relancer les envies de régulation de la monnaie virtuelle, non pas dans son fonctionnement interne mais dans ses interactions avec les monnaies traditionnelles