Le groupe Apple avait jusqu'à ce vendredi pour motiver son refus de répondre à la demande du FBI qui souhaitait obtenir un firmware spécial qui permettrait de contourner les sécurités d'un iPhone utilisé lors de la tuerie de San Bernardino (Californie) en décembre 2015.
Après une semaine d'arguments lâchés dans les médias de part et d'autre, le groupe californien, avec l'aide de deux avocats renommés, réaffirme le danger de céder à la demande du gouvernement de fragiliser la plate-forme avec le risque de voir l'ensemble des appareils mobiles compromis alors que l'industrie high-tech a précisément pris des mesures pour garantir la sécurité des données stockées sur les téléphones portables.
La position est appuyée par plusieurs grands noms de l'industrie informatique qui ne veulent pas perdre la confiance perdue et chèrement regagnée de leurs clients et utilisateurs, après les révélations des documents d'Edward Snowden.
Apple met également en avant que le FBI ne dispose pas de l'autorité et du droit nécessaire pour lui imposer de faire travailler une équipe d'une dizaine d'ingénieurs pendant un mois pour créer le firmware requis, ce qui reviendrait à créer en son sein "une unité de piratage au service des exigences du gouvernement", en contradiction avec les éléments de la constitution américaine sur la liberté d'expression.
Le groupe fait valoir qu'en cédant sur le cas particulier de l'iPhone de San Bernardino, ce sont immanquablement des centaines de requêtes similaires qui suivront et utiliseront le même moyen pour obtenir le déblocage des appareils, ou qui imposeront d'autres méthodes, comme l'écoute à distance du micro ou l'activation de la caméra.
Céder à la requête serait donc ouvrir une boîte de Pandore, avec des conséquences graves, à moins que le Congrès américain, et non un juge, n'en décide autrement en créant un cadre législatif que le groupe serait alors forcé de suivre.
De son côté, le FBI continue d'affirmer que la solution de déverrouillage demandée ne fonctionnera que sur le seul et unique iPhone de San Bernardino et qu'il n'est pas réclamé une méthode générale de déverrouillage des iPhone.