Android logo pro En cédant des brevets à HTC pour lui permettre de répliquer aux plaintes d' Apple et d'attaquer à son tour, Google montre qu'il est bien aux côtés de ses partenaires et prêts à les épauler contre les plaintes visant en fait Android.

Avec le rachat de Motorola Mobility au mois d'août, Google va pouvoir puiser dans un vaste portefeuille ( en attendant de mettre la main sur d'autres offres qui ne manqueront pas d'être proposées ces prochaines semaines ), ce qui a globalement rassuré les acteurs fondant leur croissance sur le support d' Android et qui étaient devenus nerveux à l'idée d'être impliqués dans les plaintes.

Mais dans le même temps, Google a maintenant le contrôle ( sous réserve du feu vert des régulateurs ) d'un fabricant de terminaux et tablettes qui aurait les moyens de concurrencer ses propres partenaires et qui pourrait éventuellement bénéficier d'avantages, comme recevoir les nouvelles versions d' Android en avance.

Cet aspect fait déjà réfléchir certains, d'autant plus que Eric Schmidt, ex-CEO de Google, a confirmé que le rachat de Motorola Mobility ne concernait pas que les brevets, ce qui semble exclure la revente de la partie fabricant de terminaux.


Google : le bon ou la brute ?

Dans un document issu du procès Oracle / Google à propos de l'exploitation de la technologie Java, et publié en partie par Florian Mueller, blogueur et spécialiste des questions de propriété intellectuelle, Google évoque diverses pistes devant lui permettre de garder le contrôle de l'écosystème Android et d'en étendre les possibilités.

Parmi les idées évoquées, il y a celle, déjà exploitée, de ne pas laisser un développement ouvert mais de ne fournir le code source qu'une fois la version terminée, ce qui rappelle la direction prise par Android Honeycomb.

Mais il y a aussi celle qui consiste à avantager les fabricants qui se conforment aux spécifications de Google en leur donnant un accès privilégié aux versions préliminaires d' Android, ce qui leur donne la possibilité de proposer leurs produits plus rapidement ( " time to market advantage " ).

Pour Florian Mueller, il s'agit là d'un risque de distorsion du jeu de la concurrence, qui ne met pas tous les partenaires sur un pied d'égalité et encore moins maintenant que Google a la main sur Motorola....ce qui peut conduire certains à envisager des alternatives.

Toujours selon lui, ces éléments ne doivent pas être confondus avec la stratégie de partenariats initiée avec les appareils Nexus qui embarquent Android à l'état brut, sans les surcouches et services que peuvent proposer les fabricants, et qui restent ainsi limités à un public particulier.

Des éléments présents dans d'autres documents semblent aller aussi dans cette direction, d'autant plus que les observateurs s'accordent à penser que l'acquisition des brevets de Motorola Mobility n'a pas résolu le problème de propriété intellectuelle entourant Android. Y aurait-il donc autre chose derrière cette acquisition ?

Source : FOSS Patents