Alors qu’il s’est lancé dans une stratégie de croissance externe depuis son entrée en Bourse en janvier 2014 et qu’il multiplie les acquisitions ces derniers temps ( SFR, Virgin Mobile, Portugal Telecom, etc. ), Altice attendait une réponse pour son dossier de rachat de Suddenlink Communications.
Les jeux sont faits désormais. Le consortium luxembourgeois va en effet mettre la main sur 70 % du câblo-opérateur américain qui étaient détenus par le groupe de capital-investissement BC Partners, le fonds de pension CPP Investment Board et la direction. La transaction s’effectuera pour un montant de 8,4 milliards de dollars, dont 7,2 milliards pour endettement et 1,2 milliard en cash. BC Partners et CPP Investment Board resteront toutefois au capital en conservant 30 %.
Patrick Drahi ( cliquer pour agrandir )
Le groupe fondé par l’homme d’affaires Patrick Drahi met ainsi un premier pied au pays d’Oncle Sam. Comme l’a indiqué le directeur général Dexter Goei, il s’agit d’un " premier ( NDLR : investissement ) dans le secteur du câble aux États-Unis ". Celui-ci " ouvre pour Altice une voie industrielle et stratégique séduisante aux États-Unis, l'un des marchés des communications les plus importants et les plus dynamiques au Monde ".
Car le consortium luxembourgeois vise bien plus gros. Suddenlink Communications n’occupe en effet que la septième place avec ses 1,5 million de clients privés et 90 000 clients professionnels. C’est son concurrent et numéro deux, Time Warner Cable avec ses 11 millions de foyers, qui intéresse davantage Altice.
Reste qu’il faudra aligner près de 45 milliards de dollars sur la table et jouer des coudes avec le milliardaire américain John Malone, à la tête du géant des médias et des télécoms Charter Communications. L’homme est tout aussi friand en acquisitions que Patrick Drahi et lui aussi en lice pour le rachat de Time Warner Cable.