Les utilisateurs de Windows vont devoir s'adapter à de nouvelles contraintes. Microsoft a discrètement mis à jour sa liste de compatibilité des processeurs pour Windows 11 24H2, excluant désormais les modèles Intel antérieurs à la 11e génération pour les fabricants de nouveaux PC. Cette décision, qui s'inscrit selon Microsoft dans une volonté de renforcer la sécurité et la fiabilité du système d'exploitation, soulève néanmoins des interrogations sur l'avenir du support matériel de l'OS et l'obsolescence programmée des machines plus anciennes.
La situation confirme également la prise de position ferme de Microsoft qui ne compte rien céder sur les prérequis de Windows 11 malgré la gronde des utilisateurs.
Une restriction qui inquiète les utilisateurs
Si cette limitation concerne principalement les nouveaux PC vendus avec Windows 11, elle reflète une tendance plus large : l'exclusion progressive des anciens processeurs. Les puces Intel de 11e génération, sorties en 2020, ne sont plus produites depuis l'année dernière. Cette évolution soulève des questions sur la pérennité des machines existantes et la stratégie à long terme de Microsoft. Il se pourrait ainsi que les prochaines versions majeures de Windows 11 excluent progressivement d'autres listes de processeurs plus récents, imposant ainsi aux utilisateurs un suivi relativement serré des générations de matériel et donc un cycle de renouvellement très actif des plateformes.
Voici donc la liste des processeurs désormais compatibles avec Windows 11 24H2 :
- Intel : 11ᵉ génération (Tiger Lake) et ultérieures
- AMD : Séries Ryzen 3000 et ultérieures
- Qualcomm : Snapdragon X Plus et X Elite
Les raisons invoquées par Microsoft
Microsoft justifie ce durcissement des exigences par des impératifs de sécurité et de performances. Selon l'entreprise, les processeurs plus récents offrent de meilleures protections contre les menaces modernes et permettent une expérience utilisateur plus fluide. Cette décision s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité de l'écosystème Windows face aux cybermenaces croissantes.
Un porte-parole de Microsoft a déclaré : "Ces nouvelles exigences nous permettent de garantir une expérience optimale en termes de sécurité et de performances pour tous les utilisateurs de Windows 11."
Reste que Microsoft oublie au passage des failles majeures repérées dans les processeurs récents, dont certaines impossibles à intégralement colmater. Le scandale Downfall n'est pourtant pas si lointain, et rien n'exclue que les processeurs de nouvelle génération et futurs soient épargnés par ce type de problématique. Par ailleurs, on peut également pointer les problèmes de stabilité des processeurs récents, Intel souffre ainsi depuis quelques générations de défauts sur ses puces haut de gamme, pas de quoi encourager ainsi les utilisateurs à s'orienter vers du nouveau matériel, surtout s'il faut le payer plein pot.
Impact sur les utilisateurs et le marché
Cette mise à jour des exigences matérielles aura des répercussions variées :
- Pour les utilisateurs de PC récents : peu ou pas d'impact
- Pour les possesseurs de machines plus anciennes : impossibilité de passer à Windows 11 24H2 sans changer de matériel
- Pour les fabricants : nécessité d'adapter leur offre et potentiellement d'accélérer le renouvellement des gammes
Cette décision pourrait également avoir des conséquences sur le marché du PC, en incitant les consommateurs à renouveler plus rapidement leur matériel pour rester compatibles avec les dernières versions de Windows. Le marché de l'occasion devrait également prendre un coup : des millions de machines vont se retrouver sur le secteur de la seconde main et retomber dans les foyers peu informés sur la situation de Windows... Un véritable casse-tête en vue.
Alternatives et solutions pour les utilisateurs
Face à ces nouvelles restrictions, plusieurs options s'offrent aux utilisateurs dont les machines ne répondent pas aux critères :
- Conserver Windows 10, qui sera supporté jusqu'en octobre 2025
- Envisager une mise à niveau matérielle
- Explorer des alternatives comme les distributions Linux
Il est important de noter que les PC actuellement sous Windows 11 ne seront pas affectés dans l'immédiat. Cependant, cette évolution laisse présager de futures restrictions qui pourraient concerner un plus grand nombre d'utilisateurs.
L'avenir de Windows et la stratégie de Microsoft
Cette décision de Microsoft s'inscrit dans une tendance plus large de l'industrie informatique, où la sécurité et les performances prennent le pas sur la rétrocompatibilité à tout prix. Elle soulève néanmoins des questions sur la durabilité des équipements informatiques et l'impact environnemental du renouvellement accéléré du parc informatique.
Alors que le débat sur le droit à la réparation et la lutte contre l'obsolescence programmée gagne en importance, Microsoft devra trouver un équilibre entre innovation, sécurité et responsabilité environnementale. L'avenir nous dira si cette stratégie permettra effectivement d'améliorer l'expérience utilisateur ou si elle ne fera qu'accélérer le cycle de renouvellement des PC au détriment des consommateurs et de l'environnement.
Qui plus est, ces changements de règle au fil de l'eau ébrèchent un peu plus la confiance des utilisateurs envers Microsoft qui pourrait décider du jour au lendemain de durcir un peu plus ses règles. Des accords avec les fondeurs et fabricants de matériel, pourraient ainsi amener à contraindre des millions d'utilisateurs à renouveler plus souvent de matériel, avec des milliards de dollars à la clé une fois de plus reportés sur la sacrosainte question de la sécurité.