Entre la pandémie et les incitations aux mobilités douces, les ventes de vélos ont connu une période au beau fixe sur le marché français avec un équipement rapide de la population et un nouvel élan porté par les vélos électriques et la profusion de modèles lancés ces dernières années.
Petit, grand, pliable, taillé pour le vélotaf, le loisir ou sportif, léger comme une plume ou épais mais confortable, ne valant que quelques centaines d'euros ou plusieurs milliers, le vélo s'est décliné en d'innombrables variations avec de rapides évolutions techniques pour répondre aux besoins de chacun.
En parallèle, le marché a connu également une explosion des vols avec pour certains l'abandon de ce mode de déplacement après cette mauvaise expérience. L'un dans l'autre, le secteur voyait tout de même ses ventes progresser rapidement.
Première chute des ventes de vélos électriques depuis plus de 10 ans
Cette allégresse autour de la petite reine a commencé à flancher en 2023. L'Union Sport et Cycle (USC) a relevé une chute des ventes de 14% l'an dernier avec 2,2 millions de vélos neufs vendus, contre 2,6 millions en 2022 et 2,8 millions en 2021.
En valeur, le marché recule de 5,5%, à 3,4 milliards d'euros, en partie compensé par les coûts d'entretien et de réparation. L'expansion de l'usage du vélo se poursuit mais l'achat de vélos ralentit à mesure que le taux d'équipement s'accroit.
Et si en 2022, la valeur du marché avait résisté grâce aux prix plus élevés des vélos électriques, un point d'inflexion a été atteint en 2023 avec une première tendance à la baisse, vue comme une phase de consolidation du marché qui ne touche plus seulement les vélos musculaires mais aussi les vélos électriques (-9% en 2023).
Un marché en consolidation et de nouvelles tendances porteuses
De nombreux petits acteurs ont eu du mal à résister à la concurrence mais aussi au contexte général. Début 2022, le démarrage du conflit entre l'Ukraine et la Russie a généré une forte inflation influant sur le pouvoir d'achat et freinant les ventes.
Par ailleurs, le marché du vélo d'occasion s'est rapidement développé en marge de la frénésie des achats post-pandémie. Trouver son bonheur en matière de bicyclette ne se fait plus seulement à l'aune des équipements neufs.
Tout n'est pas négatif, cependant. Le marché pourrait redémarrer début 2025 après avoir digéré les surstocks actuels et profiter de nouveaux créneaux à la mode comme la tendance du gravel, vélo hybride empruntant au vélo de route et au VTT pour offrir une belle polyvalence d'usage.
Mais le vrai redécollage devrait attendre 2026 avec une forte poussée attendue sur les VAE (vélos à assistance électrique) sur la fin de la décennie, tandis que les ventes de vélos classiques auront tendance à stagner.
Il reste à voir si le plan vélo gouvernemental, qui vise autant à étoffer les infrastructures cyclables qu'à développer une filière de production de vélos made in France permettra de soutenir la croissance du marché.