Face à l'échéance de 2035 qui interdira la vente de véhicules thermiques neufs et l'arrivée des zones à faibles émissions (ZFE) qui limiteront l'accès des véhicules considérés comme polluants, les ventes de véhicules électriques et hybrides progressent bien.
Mais toutes les formes de véhicules hybrides ne font pas l'unanimité. Si les véhicules hybrides non rechargeables sont appréciés pour le couplage électrique / thermique et la recharge continue (et via freinage régénératif selon les modèles) de la batterie, le tout piloté par ordinateur de bord, les voitures hybrides rechargeables sont de plus en plus critiquées comme une fausse solution technique.
Ces modèles promettent une autonomie électrique de quelques dizaines de kilomètres, le reste utilisant le moteur thermique. Mais cette solution alourdit le véhicule qui tend à consommer plus en mode thermique et en conséquene à polluer davantage.
Des mesures qui dérangent
Des tests menés par l'organisation Transport & Environment sur trois modèles récents d'hybrides rechargeables, BMW 3 Series, Peugeot 308 et Renault Megane, tendent à montrer que les véhicules émettent beaucoup plus de CO2 que ce qu'annoncent les constructeurs.
Avec une batterie chargée à 100% et sur un parcours de 55 kilomètres représentatif d'un trajet classique réalisé en mode mixte, les mesures relèvent des émissions de CO2 supérieures de 20 à 70% pour les modèles français...et trois fois plus élevées qu'annoncé pour la BMW 3.
Par ailleurs, les autonomies prévues en électrique ne sont pas toujours respectées. Si la Renault Megane atteint les 50 kilomètres attendus, il en manque un quart pour la BMW tandis que la Peugeot n'arrive qu'à un peu plus de la moitié de l'autonomie prévue en mode 100% électrique.
Une batterie électrique trop limitée
L'ONG Transport & Environment note que, de fait, avec une faible autonomie en électrique et une charge lente, les véhicules hybrides rechargeables sont en réalité rarement rechargés.
Et cela a des conséquences sur la consommation et la polluation en mode thermique puisque, beaucoup plus lourds que des véhicules purement thermiques du fait de la présence du moteur électrique et des batteries, les véhicules sont moins efficaces.
Les mesures effectuées montrent ainsi des émissions de CO2 de 5 à 7 fois supérieures à celles annoncées en cycle WLTP. Du test contrôlé à la réalité, il y a donc une énorme différence constatée.
Pour l'ONG, le constat est clair : les hybrides non rechargeables ne devraient pas bénéficier de subventions et aides à l'achat, pas plus que ces véhicules ne devraient être considérés comme des véhicules à faible émission. La tendance du marché est d'ailleurs plutôt au reflux des ventes sur ces modèles en Europe.