Les ventes de véhicules électriques ont calé en France en ce début d'année malgré une croissance mondiale significative. Plusieurs obstacles se cumulent pour en freiner l'adoption et les incertitudes sur le calendrier de 2035 et la fin supposée des ventes de véhicules thermiques neufs n'aide pas à donner confiance aux consommateurs.
Une étude de l'UFC-Que Choisir revient sur ces barrières à l'adoption en rappelant que le marché de l'électrique doit contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, le marché doit passer de 1,2% de part de marché actuellement à 15% dès 2030.
Actuellement, entre un cinquième et un quart des véhicules neufs vendus sont électriques mais le prix plus élevé reste le frein majeur à l'acquisition, avec des variations de 10 à 40% des tarifs par rapport aux modèles thermiques.
Des aides trop limitées et mal ciblées
Or, le gouvernement, pris dans les problématiques de contraintes budgétaires, a fortement limité l'enveloppe du soutien à l'acquisition d'un véhicule électrique, passée de 1,5 milliard d'euros à 700 millions d'euros.
De fait, le bonus écologique est en baisse, l'aide pour les véhicules d'occasion a disparu et le mécanisme du leasing social a été suspendu après avoir été débordé lors de sa première année de fonctionnement.
Pour l'association, "ces reculs compromettent directement la transition vers des véhicules moins polluants, en particulier pour les ménages dépendants de la voiture et sans alternative crédible".
Elle critique également le déséquilibre des aides existantes qui tendent à favoriser des modèles "lourds et coûteux", à rebours des recommandations. Des véhicules électriques de 2,4 tonnes profitent toujours d'un bonus écologiques quand les véhicules thermiques ont un malus dès qu'ils dépassent 1,6 tonne.
L'UFC-Que Choisir plaide enfin pour la mise en place d'un prêt à taux zéro qui faciliterait l'accès au marché des véhicules électriques. Mais les problèmes rencontrés ne relèvent pas seulement du marché hexagonal.
L'Europe trop souple avec les constructeurs ?
Les récentes mesures prises par la Commission européenne pour assouplir le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre avec la refonte des règles du protocole CAFE permettant de lisser les émissions sur plusieurs années au lieu d'un seuil annuel.
Par ailleurs, l'échéance même de 2035 reste sujette à modification en fonction de l'état d'avancement sur les étapes intermédiaires. La date se veut ferme pour obliger l'industrie automobile à s'y tenir mais elle pourrait encore glisser.
Pour l'UFC-Que Choisir, ces modulations sont contre-productives : "pendant que Bruxelles relâche la pression sur les constructeurs, on laisse les consommateurs porter seuls la charge de la transition. Ce n'est ni juste, ni tenable, ni à la hauteur de l'urgence climatique".
L'association appelle donc à limiter le bonus écologique aux véhicules électriques de moins de 1,9 tonne, d'instaurer le prêt à taux zéro et d'homogénéiser les critères des aides nationales et locales.