Pour faciliter l'acquisition d'un véhicule électrique dans la perspective de l'arrêt des ventes de véhicules thermiques à partir de 2035, le bonus écologique vient adoucir le coût encore élevé des voitures, avec de nouveaux critères prenant en compte l'impact environnemental à la production et au transport.
Malgré ce coup de pouce à l'achat, une voiture électrique reste onéreuses pour les ménages à revenus modestes. Le gouvernement a donc voulu mettre en place un dispositif supplémentaire sous la forme du leasing social permettant de disposer d'un véhicule électrique pour 100 € / mois environ, hors assurances et entretien spécifique, et sous conditions de revenus et d'usage spécifiques.
Mis en place début 2024, le succès a été immédiat...au point de dépasser largement les attentes. Là où l'Etat voulait couvrir entre 20 000 et 24 000 demandes sur 2024, ce sont finalement 50 000 dossiers qui ont été validés dès les premiers mois de l'année (sur 90 000 demandes), obligeant à fermer prématurément le dispositif.
Des dizaines de millions d'euros en attente
Si cela permet à bien plus de bénéficiaires de profiter de cet accès facilité à la voiture électrique, cela crée des points de tension du côté des concessionnaires. En effet, ces derniers ont avancé le coût du leasing social, qui peut aller jusqu'à 13 000 € par véhicule...mais n'ont pas à ce jour reçu la compensation financière du gouvernement.
Ce sont ainsi 320 millions d'euros qui ont été avancés par les concessions (selon l'estimation du syndicat Mobilians) et qui pèsent maintenant sur leur activité, les plus petites se trouvant financièrement menacées.
Et si le remboursement n'est toujours pas effectué, c'est pour une question de plate-forme en ligne inaccessible depuis le mois de février. Sa mise à jour s'avère beaucoup plus longue que prévu et la réouverture n'est prévue que début juin.
Situation de blocage
Les concessionnaires s'inquiètent déjà de la masse d'informations à rentrer et de la qualité des dossiers qu'il faudra assurer sous peine de voir les remboursements traîner encore de nombreux mois.
Certains concessionnaires en seraient à refuser de livrer les clients du leasing social tant qu'ils n'obtiendront pas le remboursement du gouvernement des aides engagées ou sont obligés d'emprunter pour faire face au trou d'air financier.
L'année 2024 s'avère donc une année d'ajustement pour le dispositif de leasing social dont il faudra sans doute revoir les modalités et les ambitions s'il doit rouvrir l'an prochain.