Les méthodes de management d'Elon Musk ont fait parler d'elles ces dernières semaines, notamment depuis le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars. Très vite, l'homme d'affaires a fait le ménage parmi les salariés et posé ses conditions, applicables aussi à ses autres entreprises : pas de télétravail, pas de réunions, ne pas compter ses heures et être sans arrêt dans la vitesse et la réactivité.
Réclamant une loyauté sans faille à ces principes, le milliardaire a demandé aux salariés de valider cette vision qui leur demandera de "se donner à fond" pour remettre à flot un Twitter 2.0 remodelé selon sa vision de la liberté d'expression.
Derrière cette exigence se cache la nécessité de ne pas compter ses heures au bureau, voire de dormir sur place si nécessaire. Un certain nombre de salariés n'ont pas vraiment adhéré à cette idée du travail et ont quitté l'entreprise après l'ultimatum du nouveau maître des lieux.
Il va falloir dormir dans l'entreprise
Pour ceux qui restent et sont amenés à redéfinir le réseau social, les vues d'Elon Musk sur le management se concrétisent directement avec l'installation de dortoirs dans les locaux du siège social de Twitter San Francisco.
Certaines pièces ont été réaménagées avec tables de chevet, lampes et lits. Selon Forbes, quatre à huit chambres seraient ainsi diposées par étage, même si aucune communication officielle n'a été diffusée pour expliquer les motivations de ces installations.
Toutefois, transformer des espaces de bureau en chambres ne peut pas se décréter selon le bon vouloir de la direction et le Département de l'inspection des bâtiments de la ville va lancer une enquête pour évaluer la légalité des réaménagements.
Lancement d'une inspection
L'autorité veut vérifier que l'utilisation des locaux est conforme aux attentes et s'assurer que son usage n'en est pas détourné. Dormir dans l'entreprise, c'est ce qu'Elon avait fait lors du lancement de la production de la Model 3 chez Tesla en 2018, moment qu'il avait qualifié de "production hell" et qui avait mis le constructeur au bord de la faillite.
C'est ce qu'il semble avoir refait dans les locaux de Twitter pour montrer son engagement à transformer l'entreprise et à résoudre les nombreux problèmes qui ont émergé avec le rachat, de la certification des comptes à la mise en pause des campagnes des annonceurs publicitaires en passant par le problème de la modération qui a fait revenir nombre de comptes suspendus et relancé les mauvaises pratiques de discours haineux et discriminatoires sur le réseau social.
Dans d'autres sociétés du milliardaire, les méthodes de management et la culture de la vitesse sont aussi questionnées. Ainsi, une enquête fédérale est en cours chez Neuralink, l'entreprise chargée de développer des implants cérébraux pour des soupçons de maltraitance animale du fait d'opérations faites dans la précipitation afin d'obtenir plus vite des résultats.