En Europe, le constructeur Tesla fait un peu moins rêver. Celui qui avait réussi à hisser ses véhicules électriques au sommet des ventes ne fait plus recette sur le Vieux Continent, selon les dernières données de l'ACEA (Association des constructeurs automobiles européens).

La tendance s'est accentuée ces derniers mois, alors que les aides à l'achat se rétrécissent voire sont éliminées sur certains marchés. Il y a aussi plus de véhicules électriques en offre alternative proposés par d'autres constructeurs et à des tarifs pouvant être plus agressifs, tandis que Tesla a privilégié pour le moment les restylages au lancement de nouveaux modèles.

Tesla Model Y Juniper Final 02

D'autres éléments sont à prendre en compte. La fin des ventes de véhicules thermiques d'ici 2035 pourrait être remise en cause ou au moins modulée en Europe, ce qui peut inciter à freiner l'adoption de l'électrique, tandis que le rejet de la personnalité d'Elon Musk, dirigeant de Tesla mais aussi bras droit de Trump pour réduire les dépenses gouvernementales affecte aussi l'image de marque de l'entreprise.

Repli temporaire ou permanent ?

Cela peut être particulièrement vrai sur le Vieux Continent où le milliardaire a soutenu des mouvements et gouvernements très orientés à droite, n'hésitant pas à émettre des critiques parfois acerbes à l'encontre de certains dirigeants, ce qui a pu être vu comme une forme d'ingérence dans les politiques nationales.

Sur les mois de janvier et février 2025, les ventes de véhicules Tesla ont chuté de 50% en Europe et le constructeur ne représente plus que 1,1% du marché européen dans un marché automobile pourtant en progression.

ACEA marche automobile europe debut 2025

source : ACEA

Les nouvelles immatriculations de véhicules électriques ont ainsi progressé de 28,4%, représentant 255 500 véhicules et 15,2% de part de marché en Europe. Si les ventes reprennent fortement en Allemagne (+41%), elles calent en France (-1,3%).

Les véhicules hybrides non rechargeables sont désormais la catégorie la plus représentée sur le Vieux Continent avec 35,2% de part de marché, devant l'essence (29,1%), tandis que le diesel est désormais passé sous la barre des 10%.

Un cadre encore insuffisant pour l'adoption massive de l'électrique

Si le début d'année 2025 est encourageant pour l'électrique, les ventes ne suffisent pas encore à assurer la transition voulue par l'Europe. Certes, l'Europe a assoupli les règles du protocole CAFE sur les émissions moyennes de gaz à effet de serre des flottes (thermiques et électriques) des constructeurs mais d'autres éléments devront être pris en compte comme l'infrastructure de recharge, les incitations fiscales ciblées pour orienter le marché ou le contrôle du prix de l'électricité pour éviter des envolées qui freineront l'adoption.

Pour le cas de Tesla, il reste à voir si l'effet Musk perdurera dans le temps, les premières semaines du mandat de Donald Trump ayant été très agitées, et si l'arrivée éventuelle de nouveaux modèles, dont peut-être des véhicules électriques plus abordables, pourra relancer les ventes du constructeur, à moins que les nouvelles orientations stratégiques vers la conduite autonome et les robots humanoïdes ne l'entraîne vers d'autres horizons.