Le 8 mars dernier, une palette de batteries usagées de la Station spatiale internationale (ISS) a effectué une rentrée atmosphérique. Une retombée naturelle et incontrôlée d'une masse de l'ordre de 2,6 tonnes devant se faire sans danger.
" Même si certaines parties peuvent toucher le sol, le risque de blessure - la probabilité qu'une personne soit touchée - est très faible ", avait déclaré l'Agence spatiale européenne (ESA), en soulignant que des fragments de ce déchet spatial ne seraient pas consumés dans l'atmosphère.
A priori, environ 500 kg de fragments devaient sans doute toucher la surface de la Terre. Un rapprochement est fait avec un objet de moins d'un kilo qui a transpercé le toit et les deux étages d'une maison d'un habitant de la ville de Naples située en Floride aux États-Unis.
Un faisceau d'indices
Ars Technica rapporte que la Nasa a récupéré l'objet dans le but de procéder à une analyse au Centre spatial Kennedy en Floride et déterminer son origine. Un point qui aura son importance, y compris en matière d'assurance.
Sur le réseau social X, Alejandro Otero avait publié des photos des dégâts sur sa maison (et heureusement uniquement matériels), ainsi que de l'objet en question (photo ci-dessous). Cette initiative a attiré l'attention de l'astrophysicien Jonathan McDowell qui a servi de relais auprès l'Aerospace Corporation, puis de la Nasa.
Source image : @Alejandro0tero
Une caméra de vidéosurveillance domestique a capturé le son de l'impact sur la maison. L'horaire semble correspondre avec la période de rentrée atmosphérique des batteries usagées de l'ISS.
Un concours de circonstances
Sans système de propulsion, la palette d'anciennes batteries nickel-hydrogène avait été larguée de l'ISS en 2021 (vignette d'illustration ; source : Nasa / Jonathan McDowell). Initialement, il était prévu un retour sur Terre de manière contrôlée grâce à un vaisseau cargo japonais HTV.
L'échec du lancement d'une fusée Soyouz en 2018 avait tout chamboulé, tandis que le vaisseau cargo spatial HTV a réalisé son dernier et ultime vol en mai 2020.
D'après l'ESA, qui indique que les rentrées atmosphériques naturelles ne sont plus la référence pour la durabilité dans l'espace, le risque annuel pour un humain d'être blessé par un débris spatial est inférieur à 1 sur 100 milliards.