La Terre se réchauffe de plus en plus rapidement et les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l'activité humaine ne seront pas suffisamment pour freiner ou même stabiliser les mécanismes à l'oeuvre.
Les indications de transformation profonde du climat sont déjà à l'oeuvre, des océans aux montagnes, modifiant et/ou paupérisant les écosystèmes, et jusqu'aux pôles avec une fonte des glaces accélérées et la menace d'une montée du niveau des mers qui engloutira les territoires à fleur d'eau.
En Sibérie (mais aussi en Alaska, au Canada et au Groenland), les changements sont également notables et le dégel du permafrost, cette couche de terrain normalement gelée en permanence , fond de plus en plus vite. Si la problématique du relargage des gaz à effet de serre emprisonnés jusque-là dans la terre gelée est à l'étude depuis plusieurs années, d'autres sources d'inquiétude émergent.
Ce risque de débordement viral qui inquiète
Celle d'un débordement viral, qui conduirait des microbes anciens enfouis dans la terre à sortir de leur léthargie et contribuer à un débordement viral est étudiée avec attention.
La pandémie de Covid a montré les conséquences de l'irruption d'un virus très contaminateur et sa rapidité de dispersion à une grande partie de l'humanité, et tout porte à croire que le risque de nouvelles épidémies massives est en train d'augmenter avec la hausse des températures moyennes.
La fonte du permafrost, des effets multiples
Celle-ci contribue en effet à permettre à des espèces animales et végétales à coloniser des milieux dont ils étaient exclus auparavant, avec le risque d'une rencontre avec ces microbes et de la création de nouvelles chaînes de contamination qui pourraient finir par se répercuter à l'Homme.
La résurgence d'une souche virale ancienne n'est pas qu'une vue de l'esprit : une équipe du CNRS, menée par le microbiologiste Jean-Marie Alempic, a étudié 13 virus présents dans le pergélisol sibérien.
L'attaque des (virus) zombies
Elle a constaté qu'au moins l'un d'entre eux conservait son pouvoir infectieux après quelque 48 500 ans d'hibernation dans les sols gelés, constituant un virus zombie prêt à repartir de plus belle, selon une étude publiée dans BioRxiv.
Si la perspective peut être inquiétante, il y a tout de même des éléments positifs : personne ne sait combien de temps ces virus infectieux pourraient résister dans les conditions climatiques actuelles et dans quelle mesure ils pourraient trouver un hôte sans être décimés avant.
Il y a aussi la protection conférée par l'arsenal antibiotique moderne face à des virus anciens qui ne disposent pas forcément des résistances et des mécanismes d'échappement aux traitements (mais on peut toujours tomber sur un virus à haut pouvoir de mutation comme la Covid-19 et ses multiples variants).
Le risque est donc bien présent et pourrait constituer à terme un problème de santé publique, estiment les chercheurs, d'autant plus que la perspective de l'évolution du climat ne fera qu'amplifier un contexte favorable à une dissémination.