Dans le contexte actuel de crise écologique et énergétique mais aussi à la faveur de l'aménagement de l'espace urbain, les moyens de mobilité urbaine (trottinette, vélo, équipements électriques motorisés divers) se sont multipliés.
La multiplication des usagers a conduit à celle des accidents impliquant d'autres véhicules ou les piétons. Entre incivilités, comportements de conduite dangereux et embouteillages de l'espace urbain, ces derniers ne sont plus en sécurité sur les trottoirs, la menace pouvant venir de n'importe où.
Plusieurs agglomérations sont en train de prendre des mesures pour restreindre l'utilisation anormale de ces outils de mobilité, qu'ils soient en partage ou personnels, avec des restrictions de plus en plus fortes.
A Paris se pose même la question de maintenir le service des trottinettes électriques en libre service, tant les inconvénients pour la communauté sont en train de prendre le dessus sur les avantages personnels des usagers à exploiter ce mode de transport.
Marcher ou rouler, faut-il choisir ?
Les utilisateurs de vélos et trottinettes n'hésitent pas à utiliser les trottoirs en cas de congestion des voies dédiées (parfois trop étroites) ou pour leur bon plaisir, causant tout un panel de nuisances (mots doux, altercations et jusqu'à l'accident) et un sentiment d'insécurité grandissant pour les piétons.
Les moyens de mobilité urbaine, moins bucoliques qu'il n'y paraît
(credit image : Jacques Gaimard / Pixabay)
L'activation des ZFE (zones à faibles émissions), en interdisant la circulation des véhicules les plus polluants, risque de renforcer encore cette pression des moyens de mobilité urbaine sur les piétons, déjà bien occupés à éviter les obstacles présents à chaque coin de rue.
Le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR), composé d'un mélange d'élus, de représentants de l'Etat et de membres de la société civile, s'est intéressé à la question et émet une série de recommandations pour le gouvernement.
L'une d'entre elles va faire parler d'elle puisqu'elle vise à ce que le trottoir devienne "la partie de la voie publique réservée à la circulation et à l'usage du piéton", sous réserve d'être visiblement séparée de la chaussée et bien identifiable par tous les usagers.
Le trottoir, espace réservé aux piétons ?
Le trottoir deviendrait donc un espace piéton à part entière pour pouvoir se déplacer en ville dans une relative sécurité. Si elle est adoptée (le CNSR n'est toutefois qu'une instance de concertation), la mesure pourrait en renforcer d'autres comme l'immatriculation des trottinettes électriques à Paris (et déjà en place dans d'autres villes) pour faciliter leur verbalisation.
Il s'agirait également de donner une véritable identité au trottoir qui n'est défini jusque dans le code de la route que par défaut par rapport à la chaussée et de donner les moyens aux collectivités territoriales de mieux contrôler les événements et les interactions dans cet espace.
Dans ce contexte, la simple marche sur le trottoir ne doit pas être un mode de déplacement déconsidéré par rapport à d'autres moyens plus modernes et rapides, suggère le CNSR.
Cela ne sera pas sans poser d'autres problèmes puisque les vélos et trottinettes, devenus pleinement usagers de la route, devront composer et se frotter un peu plus aux voitures, avec lesquelles les tensions sont tout aussi exacerbées, faute de disposer de pistes cyclables en nombre suffisant et capables de supporter le trafic cycliste grandissant...