La coupure de plusieurs faisceaux de fibre optique en différents points en avril a rappelé une situation à laquelle sont soumis les opérateurs, en particulier depuis le premier confinement : la dégradation volontaire des réseaux télécom.
Si elle existe depuis longtemps, elle s'est renforcée ces dernières années, générant une trentaine d'incidents significatifs par mois sur les réseaux fixes. Il y a bien sûr toujours le vol des câbles du réseau cuivre, la matière première se revendant bien dans un marché aux métaux tendu.
Mais la fibre optique n'est pas épargnée, notamment lorsqu'elle est aérienne et donc facile d'accès, indique le journal Les Echos, tandis que les armoires sont régulièrement prises pour cibles.
Les réseaux mobiles sont un peu moins touchés (15 incidents par mois) mais avec une tendance à l'augmentation. L'incendie d'antennes relais et une certaine agressivité vis à vis des équipes sur le terrain (accusées d'installer une 5G propagatrice du virus ou instrument d'une surveillance orwellienne) avait provoqué l'émoi durant les confinements.
Différentes mesures de protection à l'essai
Pour protéger leurs installations, les opérateurs prennent des mesures. Des systèmes d'éclairage automatique et de détection de mouvement sont installés à proximité des antennes et les câbles électriques sont enfouis.
Dans certaines villes, les armoires sont désormais verrouillées par serrures connectées et dans certains cas blindées pour résister aux actes de malveillance. Les opérateurs peuvent aussi recourir à la vidéosurveillance mais elle reste difficile à déployer massivement sur les dizaines de milliers de sites de chaque acteur.
Ces dispositifs permettent de freiner (un peu) le vandalisme mais ont aussi l'avantage de faire remonter plus vite les incidents de manière à réduire les délais de remise en état.
Dernier volet possible, l'action judiciaire avec la demande de peines plus lourdes pour les auteurs. Encore faut-il pouvoir les retrouver.