Le site Rarbg (ou orthographié RARBG) a fait ses adieux. Dans un message d'au revoir publié à la toute fin du mois de mai et à l'intention de millions d'utilisateurs, les raisons évoquées pour cette fermeture sont multiples. Le site de torrents fondé en 2008 était un vétéran du genre, après des débuts en tant que tracker BitTorrent confidentiel.

Selon TorrentFreak et son Top 10 publié en janvier dernier, Rarbg était devenu l'un des sites de torrents les plus populaires, rivalisant par exemple avec l'insubmersible The Pirate Bay et se spécialisant dans la publication de vidéos de haute qualité.

" Les deux dernières années ont été très difficiles pour nous ", souligne le message de fermeture mis en ligne sur le site de Rarbg avec son principal domaine en .to. Les administrateurs du site passent en revue des complications du Covid-19 et la guerre en Ukraine qui ont touché ou impliqué des membres de l'équipe, la répercussion de la hausse des prix de l'électricité dans les data centers en Europe.

Sur liste noire américaine et européenne

Le site Rarbg était dans le collimateur de la diplomatie américaine et européenne, dans le cadre de la surveillance d'acteurs de la contrefaçon et du piratage. Le but étant d'inciter des autorités locales à prendre des mesures. C'était du reste le cas dans plusieurs pays via du blocage.

" Rarbg serait un site web BitTorrent populaire hébergé en Bosnie-Herzégovine et facilitant l'accès à un large éventail de contenus, notamment de la musique, des films, des séries, des logiciels et des jeux. […] Rarbg générerait des revenus à partir de publicités et d'un modèle de distribution pay-per-install pour des logiciels potentiellement malveillants ", a écrit un rapport de la Commission européenee.

Selon l'administration américaine, des blocages d'accès ordonnés n'avaient pas anéanti la popularité mondiale de Rarbg. Administré depuis la Bulgarie, le site aurait enregistré environ 45 millions de consultations de 5 millions de visiteurs uniques en août 2022.

Le P2P illicite stable en France

Pour la France et dans l'édition 2022 de son baromètre de la consommation des biens culturels dématérialisés, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) indique que la consommation illicite a reculé pour concerner 24 % des internautes français.

Devant le téléchargement direct (42 %), le streaming (55 %) est le mode d'accès le plus fréquemment utilisé pour la consommation illicite. Le P2P (réseaux P2P ou torrent) est utilisé par un peu plus d'un quart (27 %) des internautes. Une stabilité par rapport à 2021.