Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, l'Arcom publie une évaluation de l'impact de la consommation illicite de contenus audiovisuels et de retransmissions d'événements sportifs en 2023.

Le marché de la consommation licite est estimé à 11,8 milliards d'euros, dont 9,9 milliards d'euros pour les revenus de la diffusion de contenus audiovisuels et 1,9 milliard d'euros pour les revenus liés aux contenus sportifs.

L'Arcom souligne un marché porté par la croissance de la vidéo à la demande par abonnement qui représente 17 % des recettes. Pour autant, la télévision payante continue de représenter près d'un tiers des recettes (32 %) et un peu moins pour les acteurs de la télévision gratuite (29 %).

Un manque à gagner de 1,5 milliard d'euros

Selon l'Arcom, le manque à gagner dû à la consommation de contenus audiovisuels par des moyens illicites est de 1,2 milliard d'euros pour le secteur audiovisuel, soit 12 % de la valeur de l'offre légale en 2023.

Intimement lié au prix moyen de chaque fenêtre de consommation de diffusion, le manque à gagner est particulièrement élevé pour les contenus audiovisuels consommés à l'acte. En l'occurrence, 720 millions d'euros pour les ventes physiques et en vidéo à la demande.

football

Pour le secteur sportif, le manque à gagner imputable à la consommation de contenus illicites est estimé à 290 millions d'euros et donc environ 15 % de ce segment de marché. Avec 130 millions d'euros de manque à gagner, l'Arcom souligne que les clubs professionnels sont les plus directement touchés.

À hauteur de plus d'un tiers de leurs revenus en moyenne, les clubs professionnels sont dépendants des droits de diffusion. " La consommation de contenus illicites impacte fortement les clubs et leur capacité à être performants ", écrit l'Arcom. Pour le sport amateur, le manque à gagner est évalué à 15 millions d'euros.

En matière de recettes fiscales et sociales, l'Arcom évalue en outre à 420 millions d'euros le manque à gagner théorique pour l'État en raison de la consommation illicite.

À prendre avec un peu de recul

Depuis toujours, évaluer le manque à gagner pour cause de piratage a été un exercice compliqué et sujet à caution. L'évaluation de l'Arcom ne fait pas exception à la règle. Elle s'appuie notamment sur une étude quantitative pour le volume de contenus illicites consommés par les internautes et leur report potentiel vers l'offre légale.

Pour les contenus sportifs, la notion de report potentiel est même encore plus délicate. Les répondants avaient un plus large choix que le report pur et simple. Par exemple, le choix d'une plateforme par abonnement à prix moins élevé ou de payer uniquement un match à prix réduit.

Dans l'absolu, l'Arcom note que le report potentiel vers l'offre légale est élevé dans le domaine audiovisuel, tandis qu'il est plus limité du côté des contenus sportifs.