Dans le cadre de la publication de son baromètre de la consommation des biens culturels dématérialisés (musique, films, séries, jeux vidéo, logiciels, livres numériques, retransmissions sportives...), l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) met en avant un recul de la pratique illicite.
Près d'un quart des internautes français (24 %) déclarent avoir consommé au moins un bien culturel dématérialisé de façon illicite au cours des 12 derniers mois. En 2021, ce taux était de 27 % des internautes.
La baisse observée est plus marquée pour la consommation illicite dite régulière, sachant que seulement 2 % des internautes déclarent des usages exclusivement illicites.
Certaines pratiques illicites moins courantes sous surveillance
Le streaming et le téléchargement direct sont les deux modes d'accès les plus fréquemment utilisés pour la consommation illicite, avec respectivement 55 % et 42 % des consommateurs illicites.
Les réseaux sociaux et le P2P sont chacun à 27 %. Le recours à l'IPTV (boîtier ou application) concerne 21 % des consommateurs illicites. Le live streaming est en fort recul (11 %), en corrélation avec le recul de la consommation illicite de sport.
Parmi les pratiques d'accès illicites moins couramment utilisées, les applications et services légaux crackés font partie des tendances en progression, ainsi que l'accès à des comptes utilisateurs usurpés vers des sites légaux (par l'achat de comptes ou l'utilisation de cookies). L'Arcom lance à ce niveau un appel à la vigilance, en insistant sur un impact direct sur l'offre légale.
Attention au prix !
Si pour l'Arcom l'année 2022 est marquée par le recul de la consommation illicite de biens culturels en ligne, elle l'est également par l'augmentation de la proportion de consommateurs licites. Avec 62 % des internautes, elle progresse de 6 points par rapport à 2021.
La consommation payante concerne 60 % des consommateurs de biens culturels numériques. Les dépenses moyennes des seuls consommateurs payants sont de 32 € par mois. En tenant compte des consommateurs de manière gratuite, le panier moyen est de 21 € par mois.
Le prix d'un abonnement ou d'un contenu reste le premier frein à la consommation légale, devant l'insatisfaction vis-à-vis des contenus des offres et les habitudes liées à la gratuité. C'est en tout cas à cause de cette question du prix, et en particulier des abonnements multiples, que le recul du piratage en 2022 pourrait n'être qu'éphémère.