Désormais, il faut bâtir le réseau mobile et construire le modèle économique. Or, les investisseurs ont toujours été circonspects sur cette volonté de devenir opérateur mobile alors que Free s'est engagé dans un autre très gros chantier, celui de la fibre optique.
Malgré l'assurance de Xavier Niel sur la capacité du groupe à mener de front ces deux projets, qui vont nécessiter chacun plus d'un milliard d'euros, ils n'ont jamais réellement suivi avec effusion ces évolutions et le titre Iliad a perdu 10% depuis le début 2010.
Or, note le journal Les Echos, une étude d' Exane BNP Paribas donne du corps au doute latent sur la capacité d' Iliad de parvenir à financer ses projets. C'est d'abord le problème des pertes d'abonnés de la marque Alice, rachetée par Free en 2008, qui est pointé du doigt, d'autant plus que la situation ne devrait pas s'améliorer avant 2011 et qui risque de ne pas permettre d'atteindre les objectifs financiers initialement prévus.
Les opérateurs se préparent à la bataille
Ensuite, la mise en place d'offres quadruple play par Orange, et peut-être par SFR par la suite, va servir de zone tampon pour fidéliser la clientèle alors que Free compte précisément sur la défection des clients de ses concurrents pour constituer sa propre base d'utilisateurs.
Free pourrait donc être obligé de se rendre plus visible, en investissant plus lourdement dans le marketing alors que sa stratégie a plutôt consisté jusqu'à présent sur le bouche à oreille. Les opérateurs mobiles ont par ailleurs commencé à faire évoluer leur stratégie mobile pour tenter de retenir leurs abonnés.
Ils pourraient même lâcher un peu la bride des opérateurs mobiles virtuels pour leur permettre de constituer des offres mobiles à bas prix et limiter là encore les migrations vers le futur Free Mobile tout en lui contestant le rôle de trublion sur les prix, comme a pu le faire Free sur les accès Internet fixes.
Du coup, certains analystes se demandent si Free ne pourrait pas arriver plus tôt que prévu ( il doit se lancer officiellement en 2012, le temps de déployer la première ébauche de son réseau ) sur le marché, au moins sous forme de MVNO, dès la fin 2010. Une décision qui, si elle était prise, pourrait toutefois conforter les doutes des investisseurs sur une éventuelle fébrilité du groupe.
Source :
Les Echos