Le groupe Nvidia s'est positionné tôt sur le segment des composants pour intelligence artificielle avec des accélérateurs graphiques qui sont vite devenus incontournables avec l'essor de l'IA générative.
L'accélérateur Nvidia H100 avec son architecture Hopper est devenu un best seller, plus encore que le module A100 sous Ampere de la génération précédente...et peut-être moins que les futurs accélérateurs B100 et B200 sous architecture Blackwell dont la demande est déjà "démente", selon le dirigeant de Nvidia Jensen Huang.
Nvidia a connu une croissance fulgurante qui a porté sa valorisation à plus de 3000 milliards de dollars, seulement marquée ces dernières semaines par les doutes concernant une progression du secteur qui devra bien s'arrêter à un moment.
Jensen Huang pèse plus lourd qu'Intel
En attendant, cela fait le bonheur des actionnaires de Nvidia et des détenteurs d'une partie de la valeur de l'entreprise, dont Jensen Huang lui-même. La fortune personnelle de ce dernier est désormais estimée à 109 milliards de dollars...soit plus que la valorisation du groupe Intel, à un peu plus de 90 milliards de dollars.
Jensen Huang présentant la carte graphique RTX 4090
Les observateurs s'amusent à imaginer que Jensen Huang pourrait (virtuellement) racheter tout Intel sur ses fonds propres, en gardant encore quelques milliards de dollars de côté. Et sans oublier que, il n'y a pas si longtemps, Nvidia était prêt à acquérir ARM...
La firme de Santa Clara n'a pas pris aussi bien le virage de l'IA que Nvidia et doit maintenant batailler pour imposer ses propres composants IA Intel Gaudi 3 en faisant plus office d'alternative que de concurrence directe tant le marché est déjà polarisé autour de Nvidia.
Intel dans la tourmente
Intel est dans une phase de transition en essayant de mettre en avant ses techniques de gravure et un service de fonderie qui ne serait plus réservé à ses processeurs mais ouvert à d'autres clients.
Les retombées de cette stratégie ne se manifesteront pas avant plusieurs années et l'entreprise doit composer avec une moindre demande pour ses processeurs x86, soumis à la poussée des processeurs ARM pour PC portables soutenus par Microsoft pour son environnement Windows.
Cette passe difficile a conduit le cours en Bourse à reculer fortement pour tomber sous les 100 milliards de dollars, faisant du groupe une cible potentielle pour un rachat par ses concurrents.
Qualcomm et ARM seraient sur les rangs, et d'autres sans doute aussi. Il reste à voir quels seront les choix et les priorités de la direction d'Intel dans cette position affaiblie.