Les robots humanoïdes sont déjà capables de prouesses dans leurs mouvements mais il leur manque encore une intelligence artificielle capable de leur assurer une autonomie de comportement.

Les éléments sont déjà là séparément, du computer vision aux algorithmes commandant leurs mouvements mais il faut encore pouvoir tout réunir en une seule plate-forme.

C'est l'objectif de Nvidia Isaac GROOT N1, un modèle fondateur d'IA qui se propose de servir de base de pour fournir des capacités d'action et de raisonnement aux futurs robots humanoïdes.

GROOT N1, la base pour l'IA des robots humanoïdes

Il s'appuie sur l'environnement GROOT annoncé par Nvidia l'an dernier et destiné à réaliser la jonction entre IA et robotique mais aussi sur le moteur physique Newton développé par Google DeepMind et Disney Research pour aider les robots à appréhender leur environnement et réaliser différentes tâches.

GROOT N1 est ainsi la première génération de modèle fondateur pré-entraîné et qui sera mis à disposition du monde de la robotique en vue de créer la main d'oeuvre automatisée de demain.

Nvidia explique que deux sous-systèmes coexistent au sein de GROOT N1 pour mieux se rapprocher du fonctionnement du cerveau humain et de l'apprentissage de connaissances.

Nvidia GROOT N1 IA raisonnement 02

Nvidia GROOT N1 : deux sous-systèmes un apprentissage presque humain

Le System 1 est consacré aux actions rapides en fonction de l'environnement, se rapprochant du principe des réflexes humains tandis que le System 2 offre une capacité de raisonnement permettant de prendre des décisions après avoir pris en compte et soupesé différents éléments ou données entrées.

La compréhension des requêtes fournies au System 2 peut alors se transformer en mouvements fluides et autonomes permis par le System 1 à partir de données synthétiques fournies via Nvidia Omniverse et de démonstrations humaines des gestes à reproduire.

Avec ce double système d'interprétation de l'environnement, GROOT N1 permettra à des robots de saisir des objets, les déplacer, les faire passer d'une main à l'autre et de combiner toutes ces actions simples en véritables missions, qu'il s'agisse de remplir des caisses de produits, de vérification de matériel ou de remplissage de boîtes ou de caisses.

A partir de cette base, il sera possible de programmer des tâches précises et adaptées aux entreprises en fournissant des données en post-entraînement. Plusieurs grands noms de la robotique comme Agility Robotics, Boston Dynamics, Mentee Robotics ou NEURA Robotics testent déjà les capacités de GROOT N1.

Nvidia sur tous les fronts de l'IA

Nvidia veut être plus que jamais au coeur de la révolution de l'IA, que ce soit en fournissant les accélérateurs des centres de données IA, en développant ses propres modèles d'IA mais aussi en fournissant les environnements qui permettent de gagner énormément de temps d'apprentissage.

En utilisant les technologies Omniverse et Cosmos, Nvidia indique ainsi avoir généré 780 000 trajectoires synthétiques en 11 heures. Le même travail aurait demandé 6500 heures en démonstrations humaines des gestes à réaliser.

Nvidia GROOT N1 IA raisonnement

Les robots humanoïdes, ce n'est plus tout à fait du cinéma

S'il reste nécessaire d'affiner ensuite cet apprentissage avec des données réelles, la firme estime que la combinaison de données synthétiques et réelles améliore de 40% les performances de GROOT N1 par rapport à la seule intégration de données réelles.

Le modèle fondateur est dès à présent disponible sur les plateformes Hugging Face et Github, de même que le cadre (Blueprint) pour générer des données synthétiques de mouvement.

Associé au mini-supercalculateur IA Nvidia DGX Spark associé lui aussi durant l'événement GTC 2025, il devient possible de préparer l'intelligence artificielle des robots humanoïdes de demain.