La numérisation du patrimoine est un défit que la France a décidé de relever. Dans le cadre du Grand Emprunt, 750 millions d'euros seront alloués à cette cause devenue presque nationale pour faire obstacle à Google, qui avec sa bibliothèque numérique inquiète. L'État veut garder le contrôle de son patrimoine à l'heure du numérique et ne pas risquer de le perdre.

Le rapport Tessier propose une solution avec pour socle l'existant incarné par Gallica qui a été mis en place par la Bibliothèque nationale de France. À ce jour, le site donne accès à plus de 950 000 documents dont 145 000 livres, et doit être amélioré pour devenir une " plate-forme de référence mais non exclusive ".

Pour Frédéric Mitterrand, " il s'agit d'inventer un modèle alternatif à celui de Google Livres pour les œuvres françaises et francophones, une plate-forme qui à la fois réunira et développera les forces de ce qui existe déjà et offrira des services nouveaux ". Cette plate-forme regrouperait la BnF, les grandes bibliothèques et les éditeurs.


Google incontournable ?
Alors que l'amélioration du référencement par plusieurs moteurs de recherche est souhaité ( Google, Bing et Yahoo! sont cités ), un partenariat intéressant spécifiquement Google, très en avance en matière de numérisation, est aussi envisagé : " une autre forme de partenariat, fondé sur l'échange équilibré de fichiers numérisés, sans clause d'exclusivité ", peut-on lire dans le rapport.

Encore faudra-t-il que Google accepte des " échanges réciproques pour enrichir les bases documentaires " de chacun : " les ouvrages français seraient ainsi largement référencés dans Google Livres, tandis que la plate-forme nationale serait enrichie par l'inclusion d'ouvrages déjà numérisés par Google, notamment ceux disponibles dans les fonds des bibliothèques étrangères partenaires ". Google a numérisé près de 10 millions de livres dont moins de 10% francophones.

Frédéric Mitterrand doit se rendre en mars prochain à la maison-mère de Google en Californie.