La NASA prépare le lancement d'un vaisseau spatial propulsé par la lumière du soleil grâce à une voile solaire.
Le vaisseau, nommé Advanced Composite Solar Sail System (ACS3), sera lancé pour un test dans quelques jours, le 24 avril, à bord du lanceur Electron de Rocket Lab. Une fois en orbite, cette voile solaire réfléchissante de 80 mètres carrés sera déployée à environ 1 000 kilomètres au-dessus de la Terre. Grâce à la force des photons solaires, le vaisseau sera ainsi propulsé à travers l'espace.
Le ACS3 n'est toutefois pas le premier vaisseau spatial propulsé par la lumière solaire. Des technologies similaires ont été explorées et testées précédemment, notamment avec des missions telles que IKAROS de l'Agence spatiale japonaise (JAXA) en 2010.
Cependant, la NASA teste ici de nouvelles bômes ultralégères et flexibles permettant de réduire considérablement le coût des missions spatiales. Pour rappel, une bôme est une pièce utilisée dans la construction de voiliers et de certaines structures nautiques. Attachée au mât, elle sert à maintenir ou à contrôler la voile.
Vue d'artiste de l'ACS3 naviguant dans l'espace en utilisant l'énergie du Soleil.
Crédit : NASA / Aero Animation / Ben Schweighart.
Le choix du matériau pour les bômes constitue un défi majeur. Elles doivent être à la fois très légères et extrêmement résistantes. La NASA a ainsi développé un composite de carbone et de polymère flexible, sous forme de tubes qui peuvent être aplatis et enroulés comme un mètre ruban et tenant dans la paume de la main.
"Le Soleil continuera de brûler pendant des milliards d'années, nous disposons donc d'une source illimitée de propulsion", a déclaré Alan Rhodes, ingénieur en chef de la mission au Centre de recherche Ames de la NASA. "Au lieu de lancer d'énormes réservoirs de carburant pour les missions futures, nous pouvons lancer des voiles plus grandes qui utilisent le "carburant" déjà disponible".
Si le prototype ACS3 réussit sa mission, il ouvrira en effet la voie à de nouveaux vaisseaux spatiaux construits sur la même base, avec des voiles solaires encore plus grandes pouvant atteindre jusqu'à 2 000 mètres carrés. Cette technologie pourrait permettre des missions prolongées et ambitieuses vers la Lune, Mars, et potentiellement au-delà.