À l'occasion de la sortie de Watch Dogs 2 cette semaine, Le Monde s'est entretenu avec Serge Hascoët, directeur éditoriel du pôle créatif d'Ubisoft. Ce breton qui travaille pour l'éditeur depuis 1987 a expliqué les ambitions de la société pour ses prochains jeux vidéo.

Serge Hascoet - Ubisoft Ainsi, nous apprenons que l'importance n'est plus accordée à l'histoire d'un jeu, mais à l'expérience qu'il propose. « Je demande de plus en plus que l’on laisse le joueur écrire sa propre histoire, qu’il se fixe lui-même un objectif long terme, identifie les différentes opportunités qui s’ouvrent à lui, choisisse et ne suive pas un chemin décidé pour lui », a-t-il expliqué.

« Dans Far Cry et Assassin’s Creed, par exemple, par facilité, par habitude et par historique, on avait glissé beaucoup de narration. Il y en aura de moins en moins dans les jeux à venir », a-t-il ajouté. Visiblement, Ubisoft entend délaisser la qualité de l'histoire de ses futurs titres afin de proposer une certaine liberté d'action dans son gameplay.

« Je ne veux pas qu’on me raconte une histoire, je veux qu’il y en ait dix mille, que chaque personnage en soit une, et que je puisse aller l’interroger si j’en ai envie, sans qu’on me l’impose », a-t-il continué. Cela confirme la vision d'Hascoët concernant une narration qui mène vers une certaine linéarité. D'un point de vue marketing, il a même précisé que « Les jeux linéaires ont chuté [ commercialement ]. Les jeux où l’on peut s’exprimer librement sont montés ».

Reste à voir si ce point de vue découlera sur des jeux suffisamment riches pour captiver le joueurs car, nous le savons, des jeux à monde ouvert qui ne proposent que peu de densité de narration finissent irrémédiablement par lasser.

Source : Le Monde